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  • GR 5 - BIVOUAC DU 14 juillet au Tanet

    Grand beau, 18°, 60% d'humidité

    7h, je commence à marcher après un ravitaillement à la boulangerie. Direction les crêtes aujourd'hui. Je pense que je vais dominer le paysage. Enfin avant d'arriver sur les crêtes, je pars de 800m, 1203m, 750m,1208m, ensuite, ce sera les crêtes.

    Je suis dans la fôret. Une belle rencontre avec une biche et son faon et un merveilleux paysage une fois arrivé au Grand Brézouard. Je suis tout seul sur cette partie, quel silence!

    Allez, je vais rejoindre le Bonhomme, un joli petit village encaissé. Ma première pause, je ferai et ma première tarte aux myrtilles, je mangerai. L'autre fois, je n'avais que les myrtilles, j'ai bien essayé de me mettre une tarte, mais elle n'a pas du tout le même goût.

    C'est reparti en direction du sommet par la fôret. Hum, une odeur de champignons dans le sous-bois. Petites girolles dans une poêle avec un morceau de beurre, ce sera nouilles chinoises ce soir...

    Je replonge dans la fôret où je tomberai à la descente sur la Nécropole Nationale Duchesne. Ca sent bon la crête, mais il faudra que j'attende un peu après le col du Calvaire pour y être. Normalement, fin de l'étape pour aujourd'hui, mais pas terrible pour camper ici, il y a un monde! Allez, je vais aller un peu plus loin, encore un peu plus loin, et encore un peu plus loin.

    Finalement, je me remets à marcher un peu, j'ai hâte de voir des deux côtés. Ca y est! Succulent, à droite à perte de vue ainsi qu'à gauche, j'y suis... Quel bonheur de marcher en voyant au loin.

    Je m'assieds sur une roche qui domine le lac du Gazon du Faing, bonheur... Je plante ma tente ici, mais il faut attendre la tombée de la nuit, je suis dans une réserve.

    Un groupe sympa m'interpelle sur ma destination et je repars avec eux un bout de chemin. On parle, énergie, soins... et ce soir, je m'installe au col dans ma tente.

    Dans tous les villages traversés, les choches des clochers sonnent. Elles ont toutes un son différent. Ca, c'est normal, ca dépend de la forme de la cloche. Mais que dire des carillons qui sont tous différents. Certains doux à mes oreilles, d'autres un peu fort à mon goût, surtout le dimanche matin à 6h...

                                Le Tanet.jpg                    

    Bonsoir

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 13 juillet à Aubure

    Grand bleu, 18°, 65% d'humidité.

    Hier, un ami de Mulhouse est venu me chercher à Châtenois et on est parti à Sélestat faire des courses.

    Le but, trouver le Sport 2000 dans la zone industrielle nord. Je veux acheter une paire de chaussures moins étroites : mes orteils sont à l'étroit. Le rayon montagne est tenu par François, je le mets au parfum et de suite, je sens le technicien, super. Ca va vite et bien, je sais ce que je veux, il sait ce que je veux, échange bref technique. Je redoutais de tomber sur quelqu'un de parachuté là. François connait bien la montagne et les semelles thermoformées. Je repars du plus grand Sport 2000 de France avec une paire de Trail et des semelles moulées à mon pied et comme je vais loin, j'ai même eu droit à une petite ristourne. Merçi à François.

    Ce matin réveil, au son des claquements de becs de deux cigognes à 50 mètres de vol de cigogne, sur le toit de la maison. C'est fort comme bruit.

    Du coup, je démarre à 7h00, direction le Château du Haut-Koenigsbourg, tout là-haut, dans la montagne. Je serai dans la fôret presque toute la journée... J'y arrive le premier. Superbe château, énorme, en parfait état. Je shoote de tout côté et je m'installe sur la terrasse face à la plaine en contrebas, Splendide....Café, gaufre au chocolat, ben ouui, na!

    Allez, en 30 minutes, c'est la foule. Je repars, je fais dix mètres et je parle avec une personne. Un de mes projets, c'est d'aller faire le chemin des Douaniers en Bretagne. Bingo, il m'invite dans son gîte qui est sur le GR 34. C'est dans le livre (2ème lettre à Valentine), je vous le dis. Je mets directement la cinquième grâce à mes bottes de sept lieux (XTWINGS 3). Une pensée pour François.

    Direction Thannenkich. Alors une surprise de taille! J'ai pourtant bourlingué pas mal, c'est peut-être le seul village qui assume sa fontaine. Le panneau indique : eau potable. Je l'ai lu deux fois pour être sûr. Je vous rassure, je bois pratiquement à toutes les fontaines que je croise, même pas malade. Heu, si, ce matin, une drôle de maladie sur la langue (voir photo), mais ce n'est pas l'eau.

    IMG_0530.JPG

    J'ai observé une chose rigolote. Dans les bois, il y a une plante avec des feuilles en quinconce. A la moindre risée, hissez la grand voile, choquez le spinaker, affalez le génois, barre à gauche 10, heu pardon, à la moindre brise, les feuilles gigotent comme les ailes des pigeons en plastique que je lançais sur la place, après avoir remonté l'élastique avec la manivelle, c'est beauuuuuu.

    Reparti, je passe devant les ruines de trois châteaux avant d'arriver à Ribeauvillé. De belles photos en perspective pour le livre. Je m'arrête faire une pause et boire mon panaché au centre du village, dans le pub. Ici, pas de poison mélangé avec la bière, ni sirop, ni limonade et ben, ce sera une bière... Un panneau indique: Ouverture du pub en fonction des bières bues par le barman la veille... Ils savent vivre eux. Je trempe les pieds dans la fontaine. Hum, c'est bon!

    Je décide de me rapprocher encore des hauteurs et je pousse jusqu'à Aubure. P.t... ça monte, 937m et redescend à 800m. Aubure est la commune la plus haute d'Alsace.

    Au fait, plus j'en mange, plus elle devient violette, ma langue......

    François Sport 2000.JPG  François

     

     

    Jean-Yves

     

  • GR 5 - BIVOUAC DU 12 juillet à Châtenois

    Grand beau, 15°, 67 % d'humidité.

    J'ai eu une vision cette nuit. Je dormais sous un abri de l'aire de jeu du village et d'un seul coup, elle est apparue! Avec sa mini-jupe rose et son petit blouson blanc, la blondeur de ses cheveux et ses yeux clairs, Lucie, avec toute sa fraîcheur. Elle a disparu aussi vite qu'elle est venue, comme un mirage dans un désert. Juste un coup de téléphone, et pffff. J'ai sursauté à sa venue et je me suis rendormi bien vite, joli rêve....

    Je suis parti à 6h30, et de suite, je monte dans la forêt à 901m. Je serais bien resté en bas, dans les vignes, moi aujourd'hui!

    J'ai quelques occasions de voir le paysage à travers quelques trouées. Schtoc, Schtoc, les ingrédients pour un bruit pareil sont : un morceau de bois sec, un coin (sans bonnet d'âne) et un merlin sans la baguette magique mais plutôt avec un long manche. Schtoc, bruit sec et mat, très bref. Je mettrai une vingtaine de minutes à rejoindre un fendeur de bois. Quelques mots échangés et je poursuis. Au loin, une tronçonneuse s'acharne, elle stoppe net, un crac déchirant et un bruit de gros arbre qui tombe, les bûcherons sont de sortie.

    Les moments de silence dans ces forêts sont juste troublés de temps en temps par les voitures qui sillonnent les routes tortueuses alsaciennes. Mes oreilles sont au top. J'entends des centaines de paires d'ailes faire bourdonner la forêt, simplement sur deux cent mètres, ensuite calme plat. J'entends les bourdons croiser ma trajectoire même dans mon dos.

    J'arrive sur les ruines du Château de Berstein. Je pose le sac à dos, visite, je suis tout seul.

    Je fais plein de photos et monte au sommet de la tour carrée par un tout petit escalier en métal. J'ai une vue sur tout la vallée à l'est. Je reste un moment à contempler le paysage. Il y a des ruines sur pratiquement tous les mamelons. Un bitard quand c'est tout seul, des mamelons quand il y a en plusieurs (petit sommet en montagne).

    Je mange un bout et un kilomètre à pied, ça use, ça use, un kilomètre à...oui les souliers!

    Encore une ruine, une chapelle et descente sur Châtenois, juste avant d'arriver, je croise une rivière. Premier bain depuis le départ, nu dans l'eau et lessive. Etiquetage, heu non, épouillage, comme tous les jours au café du village, c'est la saison des tiques et la première accrochée à ma peau.

    Oui presque comme tous les jours, j'écris mon papier à la terrasse d'un café, aujourd'hui, c'est chez Christian Bock. Je ne choisis pas la serveuse promis, Laetitia, sa passion : la chasse. Ca énerve, hein....

    Hé, je suis sur la route des vins...lol

    Jean-Yves

     

    Lucie                                                                    Laetitia

    Lucie

    Laetitia

  • GR 5 -BIVOUAC DU 11 juillet à Andlau, Alsace

    Nuages et grand bleu, 14°, 65% d'humidité

    J'ai dormi sous un abri à côté d'un ruisseau, bercé toute la nuit par le bruit de l'eau. Départ à 7h30, ça caille.

    marquage le Hohwald.JPGAm, stram, gram, pic et pic et colegram, bour et bour et ratatam : choisissez votre symbole..

     

    Le mien, celui du bas sur le pilier en pierre et le rectangle rouge, pancarte du bas. Allez, c'est parti d'un bon pas car j'ai froid.

    Aujourd'hui, le mont St Odile, haut lieu de concentration d'énergie, plus de cinq fois la normale. J'ai hâte d'être là-haut. Je ne sais pas ce que je vais y trouver mais je me sens aspiré ce matin. Je suis à un rythme de 800m/h. C'est super bien balisé ce matin, des panneaux partout, haut lieu touristique! J'ai encore l'impression d'être sur un sentier communal. Je n'arriverai pas à m'y faire à ce marquage! C'est comme si la route 66 aux USA changeait de nom à tous les états qu'elle traverse..

    Je suis dans les derniers hectomètres du mont St Odile. Une pancarte m'indique un mur païen. Le voilà, des pierres énormes, taillées, empilées, forment un mur. Je passe en faisant quelques photos. Je continue. Mon but, c'est au sommet qu'il se trouve.

    J'ai le sentiment d'avoir oublié quelque chose. Je me reproche de ne pas avoir posé mes mains sur ce mur. Pourquoi? Je ne sais pas. D'un seul coup, le coeur se soulève, ça reste coincé dans la gorge. Deuxième mur, je pose mes mains un bon moment.

    Je continue vers le sommet. Une pancarte à droite : " Grotte des Druides". Au retour, j'y passe quoiqu'il arrive. Je continue, je tombe sur des gros rochers empilés. Les Celtes sont passés par là. Photos, je pose mes mains, deçi, delà. J'ai l'impression d'avoir fait un grand huit dans de mauvaises conditions, pfff.

    Je vais au bout, voir le site touristique, en fais le tour. Seul un arbre creux m'interpelle, un tilleul, je peux rentrer à l'intérieur... et une chapelle. Oui, je rentre, la Chapelle des Anges... Je reviendrai un jour ici, pour prendre le temps de me poser sur cet endroit mystique.

    J'ai une vue sur la vallée du Rhin. C'est tout plat en bas. Dommage, la brume m'empêche de voir plus loin. C'est la grotte des Druides que je veux aller voir. Allez, demi-tour, j'avale un casse-croûte. Je dois avoir faim pour avoir le ventre retourné comme ça. Tout faux, rien ne passe, je pense que ça passera quand je sortirai de l'enceinte du mur païen.

    Le GR part à gauche, la grotte à droite. En avant, j'arrive très vite à la grotte. Un papa et son fils sont déjà là. Je ne peux pas partir sans une photo de moi : "Bonjour, vous pouvez me prendre en photo?". "Bien sûr." me répond le papa. Et le fils dit:"ça tombe bien, il est photographe."

     Je suis en train de me faire shooter par un pro...Frantisek Zvardon! Non, je n'y crois pas!

    Un échange de dix minutes exceptionnel, criant de vérité, de simplicité. Quand je vous dis que le livre existe (2ème lettre à Valentine)!

    Il attend que la lumière soit bonne pour faire des photos des Druides. Bien sûr, ils étaient là, ça bourdonne dans ma tête. Si je peux, j'irai voir à Strasbourg, en décembre, l'expo sur les aurores boréales accordées à l'orgue de la cathédrale. J'aimerais bien l'accompagner, un jour, sur un reportage photo, rêve...

    Allez, il faut y aller, je serais bien resté plus longtemps. Je descends sur Barr, avec une rencontre du fondateur du club Vosgien, en statue, lol! Des vignes partout sur les versants, bienvenue en Alsace, dommage, pas mûrs les raisins et je poursuis sur Andlau.

     

    Frantosek Zvardon.JPG

    frantisekzvardon.com : Allez faire un tour sur son site, vous serez émerveillés par les photos ....

    Jean-Yves

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Deuxième lettre à Valentine

    Chère Vous,

    Oui, j'ai vécu avec une femme une très longue histoire d'amour. Pendant plus de vingt ans, j'ai aimé une femme, je ne sais si cela cessera un jour, mais aujourd'hui c'est différent.

    Je n'ai pas toujours été présent, pendant toutes ces années, du fait de mon métier de militaire, mais j'ai toujours essayé de faire du mieux possible. Elle est intelligente, autonome et c'est grâce à cela que nous avons deux très beaux enfants. Nous avons partagé énormément de choses et je ne peux regretter les années passées à ses côtés.

    Oh, tout n'a pas été tissé d'un fil de soie, mais quel bonheur! Ensuite, la vie nous a rattrapé une première fois et je n'ai sûrement pas été à la hauteur à ce moment-là. Un manque de communication a, ce jour-là, cassé quelque chose de bien profond. Ca s'est installé au fond de son coeur pour n'en sortir que des années plus tard. Puis, j'ai fait l'idiot à la recherche de ce que je croyais perdu chez moi...

    Aujourd'hui, je suis seul, devant moi une longue marche. Je n'ai rien à lui reprocher, à moi plein de choses, mais ça, c'est une autre histoire. Oui, dans sa vie future, je lui souhaite enfin de trouver quelqu'un à sa mesure, d'être heureuse et de trouver le bonheur. On avait des projets de voyage, je crois qu'elle les concrétise. Sois heureuse et bon karma dans ta nouvelle vie...

    Moi, voilà aujourd'hui quinze jours que je marche avec plus ou moins de bonheur en suivant le GR 5. Il est parfois difficile à suivre, mais avec mon expérience, je ne reste jamais trop longtemps à côté.

    Depuis deux jours, je suis accompagné par les fleurs, la digitale pourpre. Je n'ose même pas la toucher, beaucoup de poison, elle a.

    J'ai changé de biotope, je quitte le plancher des vaches pour m'élever un peu, déjà deux passages à plus de 1000 m d'altitude.

    Les forêts n'ont plus le même aspect et le sol est beaucoup plus sec. Une chose me ravit : la vue. Je vois par moment loin ,très loin et c'est un bonheur simple que de s'assoir et regarder sans but en mangeant un bout de pain et du saucisson.

    Les senteurs ont changé. J'ai perdu l'odeur des foins, des fermes avec les vaches et je croise de plus en plus de moutons. J'ai des odeurs de fougères, de pins et d'humus et sur les crêtes, le vent balaie tout cela.

    Cela fait deux jours que je foule une zone énergétique, connue et reconnue. Je m'ouvre à tout cela et peut être, demain, une plénitude sur le mont St Odile.

    Je ne suis qu'au début du sentier mais les rencontres faites sur le chemin sont extraordinaires.

    Je ne dis pas que tout est écrit, mais il est toujours étonnant de croire que le livre existe....

    A très bientôt

    Jean-Yves