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  • GR 5 - BIVOUAC DU 23 juillet à l'Hôtel de la Rasse

    Grand beau, 17°, 81% d'humidité

    Ce matin, j'ai mis le réveil à 5h30. Deuxième fois depuis le départ. Il est annoncé de grosses chaleurs, alors je veux fuir de bonne heure.

    Paul a goumois.JPG

    Paul

    Mais avant, un gros merçi à Paul qui, avec sa petite épicerie, fait encore vivre ces petits villages. Un accueil des plus chaleureux, j'ai pu brancher toutes mes batteries et l'embêter un nombre incalculable de fois. Merci pour sa bonté.

    Parti d'un bon train, je longe le Doubs, comme lorsque j'ai ma canne à mouche, mais très vite, je vais prendre de l'altitude. Dommage, je ne le rejoindrai qu'aux échelles de la mort.

    En l'espace de quelques échelles, je perds 200m de dénivelé et me retrouve au pied de la rivière. Je vais passer auprès de deux barrages, mais quelque chose ne va pas. Je n'avance plus, il fait lourd, j'ai chaud et cela fait un moment que je n'ai plus d'eau. Les seules maisons que je croise sont de l'autre côté de la rivière.

    Dans la forêt, il y a de jolies mousses qui recouvrent tout sur plusieurs mètres carré. J'attends que le soleil se lève dans le sous bois, cela devrait faire une jolie lumière.

    Au barrage du Refrain, je déballe tout le sac à dos et l'étale sur le sol pour enlever l'humidité. J'ai un coup de chaud. Je vais poursuivre jusqu'au premier abri.

    Ce sera l'hôtel de la Rasse. Juste le temps de boire un verre pour me réhydrater et l'orage pointe son nez. Merci au coup de fatigue. En plus, je suis dans l'antre de la pêche sur le Doubs.

    Peut-être que je reviendrai ici un jour avec ma canne. De plus, Pascal a toujours une histoire à raconter et semble être un cuisinier avec une toque. Sa femme, Christèle, attend que l'orage cesse pour aller lancer la soie, avant le service du soir.

    Voilà, l'orage a cessé et Pascal m'équipe en waders, gilet et une canne à mouche de fabrication artisanale (Fishbone, Belgique). Un ombre de pris et relâché à cause du noeud de Pascal, le noeud de la mouche, oui.

    Allez, ce soir : repas et matelas....

    Christelle et Pascal Hotel de la Rasse.JPG

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 22 juillet à Goumois

    Grand beau, 18°, 81 % d'humidité

    Je quitte ma cabine téléphonique à 6h45 et je pars pour la grande montée du matin. Je passe au dessus de la brume qui s'est installée dans le fond de la vallée. On dirait un paquet de coton déplié et posé à même la forêt. Ca doit faire un bon matelas.

    Je croise des vaches au pré et continue de monter dur. Je passe une barrière, puis une deuxième que je referme derrière moi. Je fais deux pas à côté d'un tas de bois, rangé pour l'hiver prochain.

    Sur la souche, à une cinquantaine de mètres, un fauve! C'est un félin, c'est sûr. La couleur marron comme un renard me surprend, la grosseur aussi, pratiquement comme un labrador. Il me voit et part assez tranquillement, juste une queue courte avec un pompon noir. Un lynx, pas la bonne couleur. Un félin couleur fauve, le dernier que j'ai vu, un cougar en Guyane.

    Je pars plein de doutes, mais bon, je ne saurais jamais ce qui a croisé ma route. Je continue par une route, "droit dans pentu". Celui qui a tracé a oublié la courbe de niveau, le salaud! Et devinez quoi? Je tombe sur une voiture de l'ONF et Stéphane, avec son chien, qui descend à travers la forêt.

    Stephane ONF.JPG

    Et devinez quoi? C'est lui qui est chargé du lynx dans la région. Ca pourrait être "le Borgne" que j'ai croisé ce matin, un lynx au pelage roux. Peut-être prochainement des nouvelles par mail...

    Je laisse Stéphane, impatient d'aller voir l'endroit que je lui ai décrit. Et je continue à monter. Je perçois le bruit d'un moteur qui augmente au fur et à mesure que je grimpe.

    Ah! Super, une traite de vaches en plein champ. Thierry, un paysan qui porte sa joie de vivre sur son visage, prendra cinq minutes pour parler avec moi et fera attendre ses vaches. Il est encore des gens point touchés par le stress, ça fait plaisir à voir et à entendre surtout.

    Je verrai encore un très joli lavoir et j'arrive trop tôt pour le café, pas encore ouvert, donc pas d'arrêt. Je dois passer à Fessevilliers, mais ce matin, j'ai l'impression de ne faire que du faux plat montant et de la montée, ça descend quand?

    A partir d'Urtiere, ça va descendre, oui. Et quelle descente! La fermière m'a dit "une bonne demi-heure", je mettrai une heure dix. Elle est dopée au Comté, la grand-mère! Je suis entré depuis hier dans l'AOC du Comté, une meule, s'il vous plait? Ah, c'est pas comme une tomme, ça fait au moins 70 cm de diamètre.

    JY ET LE COMTE.JPG

    Il est où ce village? Je n'arrête pas de descendre et je ne vois que des arbres. J'ai bien entendu les choches à midi, mais elles étaient si loin. Que nenni, ce sont bien les bonnes, et je verrai le village au dernier moment, juste au fond là! En face le pont, la Suisse,  avec le seul bar ouvert, dessous le Doubs, et hop là! Un tour chez eux! Le bain, je l'ai pris côté France.

    Orage ce soir, à l'abri je suis, le tonnerre résonne....

    Bonne nuit

    Jean-Yves

     

  • GR 5 - BIVOUAC DU 21 juillet à Soulce-Cernay

    Grand beau, 21°, 71 % d'humidité

    Merci à Sébastien et son équipe de pompiers pour le barbecue du soir, à savoir que Nathalie peut kisser(*) dessus

    Départ 7h00. Il fait déjà un peu chaud. Première odeur, celle du regain fraîchement coupé. Je vais rejoindre la frontière avec la Suisse qui est juste là. Quelques montées et descentes et je trouve la première borne en pierre aveeec uuunnne croiiiix ssuuuuuiiiisssssee dessssssuuuuus. Je vais suivre la frontière un bon moment et c'est étonnant de voir toutes ces bornes en pierre taillée dont certaines doivent faire plus de 500 kg (photo album)

    De belles forêts, je traverse. Je sens que la région doit être fortement arrosée, au vue de toute la mousse qu'il y a partout. C'est encore le paysage que je verrai toute la journée.

    Je ne sais pas si je vais avoir droit à mon café ce matin car les villages sur la carte sont tout petits. J'arrive à Villars-lès-Blamont, pas grand chose dans le village. Ca y est, j'aperçois du monde. Je demande s'il y a un café et du coup, je m'attable sous leur parasol. Merci à Cindy et Elodie pour ce petit moment charmant.

    Cindy et Elodie Villars les Blamont.JPG

    Allez, là, je sais que ça va monter jusqu'au fort, la carte ne m'a pas menti. Je vois le Jura et l'observatoire de Dole, bientôt, bientôt.( Je suis désolé, mais aujourd'hui, journée du 27, j'ai vu le vrai observatoire de la Dole. Celui là, je ne sais pas qui il est!) Et descente vers la rivière du Doubs. 

    Je trouve une jolie borne, avec inscrit dessus : Nice 1043 km, alors que j'annonce 1250 km et au début de ma descente, j'étais tombé sur un panneau qui indiquait 1600 km. Ils ont peut-être raison, à vérifier..

    Borne  avant Dole.JPG

    J'entends la rivière couler tout en bas. J'espère pouvoir me baigner. Bingo, endroit idyllique, avec une plage en herbe et le Doubs qui coule pas trop froid. Certes, je ne suis pas tout seul à me baigner. Je partage ma piscine avec un aspic. Pas de bras, pas de jambes, mais ça nage vite! 

    Jean-Yves

    (*) Kisser : Verbe d'Abbévilliers : permet d'éteindre les flammes d'un barbecue avec une bouteille d'eau dont on a percé le bouchon d'un petit trou.

  • GR 5 - BIVOUAC DU 20 juillet à Abbévilliers

    Grand beau malgré l'orage de cette nuit, 20°, 72% d'humidité.

    Pas très bien dormi cette nuit, pas moyen de rentrer sous le duvet, tellement il fait chaud et attaque de moustiques, alors bagarre toute la nuit.

    Départ à 6h50. Tiens, premier jour où les pieds se mettent en route de suite sans douleur, sans grimaces. Enfin, ça, c'est moi, les grimaces!

    Après avoir traversé une autoroute, une voie ferrée et le village de Brevilliers, je prends une jolie montée, mi-bois, mi-champs et je cherche l'eau qui coule car je l'entends. C'est quand même bizarre car le bruit est hyper régulier. Je finis par le chercher en l'air mon ruisseau. Une belle ligne à haute tension qui grésille avec l'humidité. J'en ris tout seul, vu le temps que j'ai mis à comprendre.

    Depuis un moment, je sens une odeur bizarre, assez forte, qui prend au nez. Normal, je suis entouré de colza bien mûr.

    Alors ma pause se fera à la boulangerie de Châtenois-les Forges où ils fabriquaient des lames de ressort, me dira une vieille dame que j'accompagne un peu sur le chemin de sa maison avec son caddie.

    Je traverse la base de loisirs de Montbéliard et avec la plage, je me voyais déjà en haut de l'affiche, en dix fois plus gros que n'importe qui. Stop, stop, Charles! Non, simplement à Nice! Du coup, je m'installe à la buvette et parlerai avec deux futurs marcheurs du tour du monde...

    Je repars et surprise, je vais longer le canal de la Haute-Saône. C'est beau. Je regarde les ablettes qui gobent. Au loin, un bateau accosté à un ponton, avec du monde à côté. Bonjour, quelques mots échangés et Nathalie, la mousse du capitaine, m'invite  pour l'apéro. Je monte à bord. Apéro, repas, café et rires au menu

    Bateau Haute Saone.JPG

    Sylvain, Claude, Maryvonne, Nathalie

    Je n'ai pas de chance, Maryvonne et Claude sont de Seyssel, dans l'Ain. Alors apéro avec un petit Seyssel cuvée spéciale, la vie n'est pas belle, au bord de l'eau?

    Une rencontre simple, pleine de charme et conviviale, comme si on se connaissait depuis longtemps. Sylvain, le capitaine de l'Eden, fera un bout de chemin avec moi au moment du départ. Nathalie, ne cherche pas, j'ai retrouvé mon appareil photo dans mon sac. Hé! Maryvonne, quand tu dis : "t'as un gros sac!", évite de me regarder droit dans les yeux, c'est pas moi le sac!!!

    Merci à vous tous pour ce merveilleux moment! Et mille sabords, à l'abordage....

    En repartant, je suis tellement bien que je décide de faire une double étape. Je pousse mes cannes et les bâtons. 20 km de plus en 2h45... bilan, un peu moins de cinquante, ça promet! Me voilà juste à côté de la Suisse et pas de fontaine dans le village, pas de douche ce soir... enfin, ils vont fuir les moustiques!

    Jean-Yves

    PS : En fait, ce soir, c'est chez les pompiers de Abbévillers que je prendrai ma douche. Eux, ils ont de l'eau chaude et super sympas, comme des pompiers, quoi!

    pompiers abbevilliers.JPG

  • GR 5 - BIVOUAC DU 19 juillet à Echenans-sous-Mont-Vaudois

    Grand bleu, 22°, 68% d'humidité.

    Passé la soirée d'hier soir à refaire le monde avec Agnès et Luc, tous les trois locataires du gîte à Giromagny. Bon militantisme à vous deux et bonne randonnée.

    Aujourd'hui, repos. Etapes de plat pendant deux, trois jours, mouai, mais j'ai tendance à faire un peu plus long, mais rassurez-vous, tout va bien.

    Parti à 7h00, après l'orage de cette nuit, il fait déjà lourd et l'humidité colle à la peau.

    Seul avantage, les odeurs sont comme en émulsion. Je passe des odeurs de fleurs des maisons aux senteurs des champs, aux effluves des fermes et la légère brise me fait un mélange savant digne d'un grand parfum.

    Joli moment où, comme Narcisse, j'aurais pu contempler mon reflet mais j'aurais eu trop peur que mes soeurs, les "naïades", soient obligées d'y verser quelques larmes dans tous ces lacs que je croise ce matin, avant d'approcher Belfort.

    lac avant Belfort.JPG

    Le silence ne sera troublé que par le vol des moustiques qui, malgré mes six kilomètres par heure, arrivent à voler aussi vite que moi. La différence avec le taon, c'est que lui fait deux ou trois fois le tour du propriétaire avant de vouloir le bouffer. Le moustique, plus pernicieux, approche en silence, sauf la nuit... bzzzz, bzzzzz.

    La montée du jour est pour arriver au Fort du Salbert qui domine Belfort. Je distingue à peine le Lion, car depuis que je suis parti, il y a 25 jours, la brume de beau temps est installée. Je ne vais pas râler, cela fait de mauvaises photos, mais je ne suis pas mouillé.

    Allez trouver un village et son café! Ca n'existe plus de café dans les petits villages, ni épicerie, ni de fontaine, ni personne, plus rien.... Les temps ont changé. Je pousserai deux villages plus loin avant de capituler.

    J'ai quand même vu la fontaine de la Baraque, hum, tellement pure que les bouilleurs de cru venaient y chercher l'eau pour faire leur mélange savant de schnaps. Une tite goutte?

    Le café se sera, j'espère, demain. Comment je vais faire, moi, pour faire mes pauses, si je ne peux plus m'assoir en terrasse?

    Bonne soirée

    Jean-Yves