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LE GR 20

  • LE GR 20 : LA CONCLUSION

    En direct de la paillote 

    Ça y est, les 180 km du GR 20 ont été avalés.

    Que de montagnes splendides j'ai vu, j'ai grimpé pas mal de dénivelés, descendu des chemins escarpés, escaladé du granit, contourné des arrêtes, marché en adhérence sur des dalles, attrapé deux, trois chaînes, pris 80 km/h de vent...Bon c'est le GR de Corse.

    Oui, il est difficile, un peu technique mais, c'est surtout physique. Dès le premier jour, l'ambiance est posée : 7h de marche pour rejoindre le premier refuge. Cela va être comme cela tous les jours suivant, c'est cela qui va le rendre corsé.

    Comme d'habitude, j'ai pris juste mes cartes au 100 000, 1cm est égal à 1 km. Et, comme d'habitude, je n'ai pas voulu prendre trop d'informations, pour ne pas être influencé.

    Je découvrirai du coup pleins de choses sur le tas. Il y a une douche à tous les refuges ! Une toilette aussi ! Une sorte de mini épicerie pour ravitailler ! En fait c'est le luxe, mais, juste pour avoir le droit de dormir, c'est 7€ par personne sous ma tente ! Quoi dire ? Une taxe du Parc pour aménager les refuges ? Mais on sont passé ces fameux aménagements ? Les refuges appartiennent au Parc et, la plupart du temps, ce sont des gardiens mis en place pour l'été .

    J'ai croisé un savoyard, un marseillais, en fait, je sais pas si j'ai croisé un corse....?

    Si, dans les bergeries qui parsemées sur le parcours accueillent, elles aussi, le randonneur. Mais elles sont privées, alors aménagées par leur propriétaire, une grande différence, sauf pour les prix qui sont identiques tout le long du chemin. D'ailleurs, que le saucisson soit acheté à un refuge, ravitaillé par hélicoptère ou par les mules et chevaux, soit à 7€, je comprends; mais que penser des trois refuges ravitaillés par la route qui affichent le même prix !? Le randonneur touristique que nous sommes serait-il un investissement ?... 

    Le GR 20 m'a fait énormément réfléchir, à part le village du départ (Conca) et celui de l'arrivée (Calenzana), nul autre village, je croiserai.

    La totalité du GR est tracé en dehors des villages corses. Pour certains, un itinéraire de pure montagne, pour d'autres, un regret de ne rencontrer que des touristes comme moi. Je tiens les propos d'un corse : "Nous, le GR 20 on y va, lorsque vous êtes tous partis"....Oui, sur le parcours, j'ai échangé trois quatre mots avec les deux corses que j'ai pu croiser, et, dans les bergeries où là, l'autochtone est présent. Moi, personnellement, je suis frustré de ne pas mettre installé au petit bar du village, afin de récupérer les anecdotes du cru.

    Il y a une autre chose qui me perturbe, le GR 20, c'est la course...

    Lors de la première étape, je croise ceux qui terminent du Nord au Sud, beaucoup portent des genouillères ou des straps, aux genoux, mais, surtout tous parlent de doubler ou tripler les étapes !!! Moi, je transpire par 30 degrés et, je trouve la première déjà trop longue avec mon gros sac. Le GR est donné pour 16 étapes, je mettrai 12 jours. Je finis par courir comme tout le monde, et envisage dès la deuxième étape de doubler, moi aussi. Mais pourquoi court-on sur ce GR? Question de budget, timing serré, ou tout simplement pour arriver le premier au refuge pour avoir un bon emplacement pour sa tente ? Quoi qu'il arrive, c'est le maître-mot, ici, tu doubles quelle étape ? Je n'ai croisé personne qui prenait son temps, étonnant non? 

    Mon aventure Corse du GR 20, se termine par trois jours de plage. Et, allongé sur le sable, je repense à ce décor somptueux, entre mer montagne, entre beauté du Sud et du Nord, les vasques limpides des torrents, ce granit accrocheur, ces montagnes qui se dressent jusqu'au ciel, Vini, vidi, vinci...et aussi, tous les soirs les filles, les deux garçons et les profs que je retrouvais pour manger et parler du lendemain...Je garde de très belles images, de tous ces moments.

    Oui, oui, j'ai rencontré des Corses, Antoine à Conca, Antoine à Calenzana, le plongeur du port à Bastia, Charlotte au Resto du midi avec son neveu, et quelques anonymes rencontrés pendant nos trois jours de détente. Ils sont géniaux et je vous assure on arrive même à les faire rire...

    Notre aventure du GR à Pat et Moi a commencé et s'est finie avec un Antoine.

    Merci à vous tous et vous d' AMSED-GENETIQUE à bientôt....

    Jean-Yves

  • J-12 Ref. De l'Ortu di u Piobbu à Calenzana, la fin.

     

    Grand beau, 26°, 40%, 4h

     

    C'est la dernière, aujourd'hui, le réveil est toujours matinal, que de la descente aujourd'hui, heu....enfin presque. 1300m de descente prévue en 5h, le chemin est long.

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    Je pars avant que le soleil ne me tape sur la tête. Je sais qu'il y a encore, des passages avec des chaînes, des éboulis, etc....Mais bon, c'est la der. et c'est la baignade en bas.

    Je marcherai 4h pour arriver à Calenzana en croisant pleins de randonneurs dans leur première étape, un petit courage accompagne mon bonjour, quand je me mets sur le côté pour les laisser passer. 

    J'ai aperçu Calvi de très bonne heure et je vais bientôt pouvoir la toucher.

    Je prends pied au bar du GR 20 à 10h30, ou un panaché de 50cl me tend , nous tend les bras. Pat est là avec moi et son GR 20 en poche: bravo !

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    Antoine, un corse prend un verre à côté de nous et, on engage la conversation sur le GR. On passe un bon moment.

    Je passe au gîte prendre une douche et me voilà rasé de près, pour tendre le pouce. Antoine, passera à ce moment-là, et c'est dans sa voiture que nous rejoindrons Calvi. Dommage, que je n'ai pas rencontré plus de corse ( je vous expliquerai cela dans quelques jours.)

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    Le temps de se renseigner et, nous voilà dans un bus pour Casamozza, retour pour chercher la voiture à Porto-Vecchio. Trois heures à attendre pour la correspondance, je tends le pouce, hé hop Cortes, le pouce et hop les Gorges du Tavignano, encore lui et hop Porto-Vecchio. 

    Johana, la femme de Rémi vient nous chercher à trois kilomètres de leur maison, et là, pas de chance, le sanglier tourne sur la broche. Invités au banquet de ce soir avec leurs amis, la fin d'une aventure digne d'un certain Gaulois....

    Rdv dans quelques jours pour mes impressions, bises à tous...à très bientôt.

    Merci à toi, Maryse ( mon éditrice Sofydan-Editions) pour le travail de fourmi ,exécuté à des heures impossibles.

     Jean Yves
  • J-11 Ref. Ascu Stagnu au Ref. De l'Ortu di u Piobbu

     

    Grand bleu, 24°,55%, 10h

     

    La décision est prise, je double l'étape pour arriver à la fin, dimanche. Je sais que cela va être difficile, mais comme cela je reste avec Isa, Greg, Rémi et François avec qui on fait toutes les étapes depuis le début. 

    Le sentier part juste derrière le refuge, à travers la forêt et, il est fort agréable. Je sais que cela ne devrait pas durer.

    Effectivement, d'un seul coup, c'est droit dans la pente. Je devine le col 600 m plus haut et le chemin empruntant  la ligne de la plus grande pente. Qu'il y ait, des dalles, des éboulis, on s'en moque, même un peu de légère escalade, je dois faire.

    J'arrive au col ; mais je suis certain qu'il y a une surprise, je débouche à gauche de A Muvrella 2148m, et le chemin traverse jusqu'à la ligne de crête suivante. Il n'y a plus que des rochers, du granit de tous côtés. Je suis à l'ombre, c'est déjà bien !

    La descente s'annonce dédale,  départ par un sentier sans chemin. Je saute de rochers en rochers, à la recherche des marques du GR20. Les chevilles et les genoux sont a rude épreuve. Je finirai par traverser le talweg pour remonter sur le Ref. de Carrozzu.

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    Joli refuge perché sur un promontoire, je m'arrête manger une barre, refaire de l'eau. Quatre heures pour venir ici, mais je repars aussitôt car, un autre morceau m'attend. La montée est identique à la première, jusqu au col. Hé! Oui ! une belle surprise ! Une espèce de traversée en montagnes russes. C'est pas très exposé mais physique et je vois le chemin disparaître au loin sur la crête. Une autre surprise ?

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    Cela fait 1700m de montée pour 1600m de descente, alors, je visse les boulons et hop ! Je vais rester deux heures à jouer à saute " chèvres" avec les rochers, le chemin, les montées puis les descentes. Je vais finir par prendre rendez-vous avec la descente. Le col est là,  juste à gauche mais je continue de monter sur l'arrête de droite. Et, enfin, je rebascule cette fois-ci dans la descente, la vraie.

    Mais, c'est tomber de Charybde en sylla, que de l'éboulis à descendre, encore et encore. Je finirai par arriver au refuge après 10h de marche, avec plus d'eau et un raz le bol du granit.

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    Mais, où sont les vrais chemins...?

    Le coucher de soleil sur la mer sera magnifique une belle compensation.Zzzz

    Jean Yves

     
  • J-10 Ref. Tighiettu au Ref. Ascu Stagnu

     

    Grand beau, 22°, 45%, 8h

     

    Je quitte toujours à 6h30, le refuge sur son promontoire, et j'entame une toute petite descente de 5 minutes, avant de faire mes mille mètres de dénivelé. 

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    Ça y est c'est parti, pas de transition, ça monte de suite. Le soleil est encore caché derrière la montagne, et c'est très bien. La pente est raide, malgré une cadence de 300m de dénivelé à l'heure, je monte de 450m/h. Ca monte vraiment tout droit, et, je dois mettre aussi les mains quelques fois. La fin de la montée jusqu'au Col du Capu Fallu se termine dans un super pierrier, hard la fin, je débouche avec le soleil mais le vent frais me saisit.

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     Je bascule , c'est bien le mot, de l'autre côté du col, par une descente traversée, pour rejoindre les pentes du MONTE CINTO 2706m, le point culminant de la Corse. Ce n'est que pierre, pierre et pierre pas une once de végétation.  Le paysage est superbe, je vois même l'île d'Elbe, l'Italie, de l'autre côté c'est Calvi, et aussi le barrage de Calacuccia. La montagne et la mer, mariées pour la beauté du paysage.

    Je regarde en bas, mille mètres plus bas, et je vois le refuge...la descente va être terrible, car c'est vertigineux.

    Je commence, et je croise ceux qui font le GR 20 du Nord au Sud. Pas très évident, pour eux de monter par là et pas très évident de descendre par ici, pour moi. Ça va du pierrier, à la dalle, à l'éboulis, à la "désescalade", à la chaîne qui est fixée au rocher, tout s'enchaîne, se répète et ça n'en fini plus. J'arrive sur un petit ressaut et, je pense que le chemin va devenir agréable. Hé ben, non !  jusqu'en bas, il va venir me faire plier les genoux, amortir ses ressauts, tourner, virevolter, c'est interminable. Je croiserai bien quelques vasques mais, je pense plutôt à planter ma tente.

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    Le refuge je le trouverai au bout du chemin qui remonte légèrement. Une des étapes les plus technique et physique du GR, à mon avis .....Zzzzzz

     
  • J-9 bergerie de Radule au Ref. Tighiettu

     

    Nuageux, du vent, 18°, 55%, 5h30

     

    Je quitte la charmante bergerie juste un peu avant 7h00, pour bien laisser reposer l'omelette d'hier soir.

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    Je pars derrière les chèvres qui quittent leur lieu de repos, pour rejoindre à travers les rochers leur lieu de nourriture. Elles reviendront ce soir toujours accompagnées par les chiens,  qui les protègent des dangers éventuels planant sur leurs cornes.

    Le chemin monte légèrement à travers un vallon,  où de nombreuses vasques pourraient me servir de piscine. Il est légèrement tôt pour la baignade, et, la température de l'eau n'est pas des plus chaude.

    A l'étage montagnard où les pins s'arrêtent, je débouche sur des pâtures, où une vieille bergerie subsiste. Les pins sont magnifiques avec leurs troncs énormes et leurs branches peu nombreuses. Leurs sommets semblent être sectionnés et leurs donnent une forme aplatie.

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    Je distingue, là haut, le plus haut refuge du GR 20, le Refuge Ciuttulu di I Mori, 2000m d'altitude. Le temps de boire un café, avec une vue sur le sud de la corse très très lointaine, magnifique...Mais, les nuages commencent à s'accrocher au relief et, la couleur passe du blanc ou gris, voir gris très sombre. Un peu de pluie est annoncé.

    C'est pour cela que l'arrêt sera de courte durée, arriver avant la pluie, est souvent des plus agréable.

    Le départ du refuge se fait encore par une montée, tous les départs des refuges se font en montée !!! Le col est vite atteint et le deuxième lui aussi par une descente agréable. Mais là, les choses se compliquent, d'un seul coup ce n'est plus une descente, c'est un plongeon vers le bas. Les marches deviennent des sauts et voir même de la "désescalade" légère et toujours dans le granite. Les genoux souffrent beaucoup mais, bientôt c'est du plat....à la Corse !!! Quand on vous dit c'est plat, en fait on monte et descend en permanence...

    La bergerie en dessous du refuge est enfin en vue, un petit casse-croûte avalé, c'est le refuge qui est en vue, le temps menace. Le dernier raidillon est abrupt, mais la pluie n'est pas là. La tente est vite montée,  et hop à la douche. L'eau de la douche est chauffée par le soleil, sur l'arrivée d'eau. Mais, aujourd'hui, les nuages ont vite pris le dessus. Je vous laisse deviner, la douche est froide....allez c'est l'heure du repos du guerrier...

    Jean-Yves