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  • GR 5 - BIVOUAC DU 18 juillet à Giromagny

    Lourd et couverture nuageuse, 18°, 55 % d'humidité

    Réveil naturel dans mon chalet, ce matin à 6h00, avec juste le soleil sous les nuages qui pénètre par la fenêtre.

    Ce matin, je ne vois pas les chamois, mais j'ai deux campeurs installés à côté du chalet. Ils n'ont pas dû voir que le chalet était ouvert. Un des deux scie du bois avec une scie mal affûtée.

    Le vent est fort, il vient de l'Est, je n'aurai pas trop chaud, même frais au début. Ca grince ce matin. On dirait une porte de chez la grand-mère, inviolable tellement ça grince! Tu ne peux pas aller au bal sans réveiller toute la maison! Mais là, ce sont les arbres qui font quelques notes à faire tomber les dents. Le vent les plie, ils se tendent en s'enlaçant et leur écorce grince comme une porte.

    Ce matin, la frustration est que je ne vois pas le Ballon d'Alsace. Caché par la forêt, il sera, jusqu'à son pied. Et quel pied de savoir, qu'ensuite la descente m'emmènera au pied des Vosges.

    Mes pieds, eux, vont très bien et point besoin de pied de biche pour enfiler les chaussures. Mais c'est encore à pied que je suis et franchement, c'est le pied!

    Oui, j'y suis en haut. Encore un lieu celtique ce ballon. Toutes les montagnes qui se nomment Ballon ont un point commun avec le soleil... moi je sais...

    Allez, la dernière tarte à la myrtille des Vosges et descente vers mon point de chute.

    Super, génial, brillantissime, enfin, ravi je suis. Le GR devient un vrai GR avec son vrai marquage. Les croix sur les arbres font enfin leur apparition pour me dire que ce n'est pas le bon chemin. Du coup, j'accélère l'allure. C'est super agréable de retrouver ce marquage, mais juste avant d'arriver au village, voilà que ça recommence! La guerre des gangs reprend!

     

    Entre les pro GR et le club Vosgien, jamais vu ça. Regardez la photo, les deux marques l'une sous l'autre. Qui va gagner?

    Geromagny 2.JPG

    Le retour dans les bas s'accompagne de chaleur. Il fait lourd, très lourd. Je suis obligé de mettre mes poignées automatiques sur mes bâtons tellement je transpire.

    J'aurai juste surpris un chamois aujourd'hui et des grives par dizaine... Hum, une petite grive à la broche....

    Allez, ce soir, je dors dans un gîte. J'ai rencontré un couple qui a réservé, eux aussi, ils font une partie du GR.

    Ah, Ah, le club Vosgien met sa marque partout....

    Geromagny.JPG

    Bonne nuit

    Jean-Yves 

     

  • 3ème lettre à Valentine

    Chère Valentine,

    Voilà la troisième semaine qui s'achève et aujourd'hui, rien ne va, ni la tête, ni les jambes et les pieds pas encore remis de la veille.

    Ce matin, au démarrage, les jambes sont lourdes et les pieds, il me faudra environ 30 minutes pour les mettre en route. Je pars extrêmement lentement. Et bien évidemment, la tête ne veut plus avancer non plus.

    La matinée est longue, très longue. Je savais que cela devait arriver un jour mais pourquoi celui-là? Un jour de pluie passe encore, mais sous ce ciel bleu, comme vos yeux, cela aurait pu attendre un peu. Je regardais souvent à travers les arbres le bleu que je voyais dépasser sous le feuillage. Vos yeux sont-ils de ce bleu cobalt dont le ciel est fait aujourd'hui?

    Vos lettres me ravissent. J'attends d'être le soir au calme pour les ouvrir et me délecte de vos écrits. Il est vrai que je passe beaucoup de temps à vous relire. Mais pendant mes quelques heures de marche par jour, il est plein de moments où la méditation m'emporte.

    Aujourd'hui, j'ai eu une grande pensée pour Sophie, emportée trop tôt dimanche et surtout trop jeune, par ce mal du siècle dont pour certains, on ne peut rien faire. Un joli clin d'oeil, je lui passe...

    J'ai face à moi, dans ce silence de la montagne, un chamois qui vient de sortir de la lisière. Prendre le temps de respirer et de profiter, c'est bien aussi.

    Un jour, je partirai avec mon bol chantant tibétain pour le faire chanter dans un moment pareil. Il est vrai que le chant du silence est bon aussi. J'entends juste deux ou trois mouches qui passent et le bruit du vent dans les feuilles. Sur ma gauche, le pipi de la fontaine fait son apparition de temps en temps en fonction des caprices du vent.

    Oui, je me ressource, je pousse un peu plus ma respiration ventrale et fais aussi de l'inversé, rentrer le ventre à l'inspiration. Un bourdonnement plus fort : un hanneton qui cherche une poutre à manger.

    Je vais aller faire quelques pas encore avec le soleil couchant et profiter de ses derniers rayons pour emmagasiner les dernières chaleurs du jour.

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 17 juillet au Chalet de Rimbach

    Temps voilé, 22 °, 51% d'humidité

    Départ 6h20. Je veux partir tôt car en bas où je suis, il fait chaud. Je dois remonter de 330m à 1183m, y'a plus qu'à! Il fait lourd et il n'y a pas un brin d'air, toujours en forêt, je suis. Je débouche au sommet dans les pâturages avec une vue magnifique de l'itinéraire d'hier, en entier.

    Ja vais suivre la ligne des crêtes un bon moment. Je vois, ou plutôt, j'entends des voix féminines qui approchent. Effectivement, je vois trois femmes remontant le chemin que je descends.

    Emmanuelle, la première, a la tête dans le guidon, le chapeau calé sur les yeux et les yeux qui regardent ses belles chaussures toutes neuves. Elle ne m'a pas vu, elle va prendre peur. Je m'arrête sur le chemin, dix mètres, six mètres, ahhhh, je suis découvert!

    Emmanuelle Sylviane et Nathalie.JPG

    Trois copines. Emmanuelle, à gauche sur la photo, Sylviane et Nathalie en ballade de trois jours sans les maris. Bon retour.

    Je poursuis les crêtes et je survole le Lac des Perches du Sternsee. Je voudrais dormir là, mais je n'ai plus d'eau et pas d'abri. La météo annonce des orages en fin de soirée. Je pousse encore un peu et je tombe sur trois personnes attablées à une grande table en bois avec un chalet, cinq mètres derrière.

    Chalet de Rimbach.JPG

    Ce sera là ce soir. J'ai partagé mon repas et parlé de choses et d'autres. Sympas tous ces randonneurs. J'en croise plein d'autres assis à ma table et certains, même pas un mot. Tout se perd. Même la priorité à ceux qui montent. J'en bouscule certains qui ne se poussent pas, tel le sanglier. Non mais, plus aucun respect!

    J'ai un chamois, tout près, qui broute. J'espère que ce soir, il va se rapprocher. De ma terrasse, je vois le village de Masevaux en bas dans la vallée. Je suis au calme face aux derniers remparts des Vosges

    Jean-Yves

     

  • GR 5 - BIVOUAC DU 16 juillet à Thann

    Grand bleu, 18°, 61 % d'humidité.

    7h30, je sors du lit du refuge de ski de fond. Le petit déjeuner est à huit heures.  Le départ, ce matin à 8h20.. Il fait déjà chaud malgré l'altitude.

    Le Grand Ballon, 1424m, m'attend de pied ferme, avec son joli champignon sur le dessus. On dirait une vesse de loup. Un coup de pied dedans et pff une fumée marron qui s'échappe. Combien de coup de pied, j'ai donné à ce drôle de champignon! Extrêmement bon quand il est frais, revenu en tranches à la poêle...

    Oh, avance au lieu de rêver, t'es pas d'ici! J'ai l'impression d'avoir le nez dessus mais dix bornes quand même et une grosse grimpette juste à la fin. Je tombe nez à nez avec un Diable Bleu. Je vous l'accorde, une belle statue, mais une sacrée belle tarte (béret des troupes de montagne) il a. Je fais le tour du champignon, je regarde le paysage, j'arrive presqu'à tracer mon itinéraire directement sur la montagne.

    Je vais aller prendre mon café et ma tarte aux myrtilles au café du col, oui, ben c'est ma pause!

    La pancarte m'indique, Thann, 20 km. Une broutille. Et c'est parti, je descends à mon bivouac. J'ai dit descendre, pas toujours. Ca descend ou alors je marche à reculons, je descends, je monte, je descends, je monte. Ce sera comme ça jusqu'à Thann.

    Un grand huit, vous connaissez? Une grande montée, vous arrivez au Grand Ballon et ensuite c'est les virages, le brassage des boyaux et le final, la grande descente plein gaz, avec arrêt brutal. Ca y ressemble beaucoup, j'ai les pieds ruinés.

    Je vois encore l'itinéraire GR 532  prendre au plus court et pas moi, lol. Je visite toutes les Nécropoles, notamment le Hartmannswillerkopt, je lui ferai une petite visite interne, respect aux anciens, tarte basse.

    Chouette, je croise de plus en plus de marques blanches et rouges qui ressemblent à ce que je me fais d'un GR, mais bon, ce n'est pas encore gagner.

    photo (38).JPG

    Je termine dans une grande fôret et je descends dans la vallée. 36° dans les bois. Il me manque les cigales. Les mêmes bouffées d'air chaud que dans le sud sous les pins. Il ne manque plus que l'apéro et d'être assis dans un hamac! Tais toi et marche...

    Accueil des plus chaleureux au café de l'Engelbourg par Yannick.

    Yannick.JPG

    Allez voir son site ; yannick@engelbourg.com . Peut être un passage dans le journal "l'Alsace"...

    Le tapis rouge à Cannes, c'est pour moi, yes! Merde je vais à Nice, oh!oh! Mon routeur, fais dévier le GR  5 vers Cannes stp...

     

    Jean-Yves 

  • GR 5 - BIVOUAC DU 15 juillet au Col du Markstein, 1179 m

    Grand bleu, 15°, 65% d'humidité

    Avant de commencer, merci à tous ceux qui lisent le blog, laissent des commentaires. Je ne peux pas répondre sur le trajet mais je vous lis quand même et c'est réjouissant. N'hésitez pas à laisser votre adresse mail afin qu'à la fin de la marche, je vous donne quelques nouvelles. Merci encore.

    Hier soir, camping dans la verte. J'ai juste monté la moustiquaire car il y a plein de moucherons ici. Ce matin, je plie bagages et démarre à 6h46, direction le Hohneck, 1363m, par les crêtes. Je m'arrête au Col de la Schlucht, atchoum.

    Dany et Christian.JPG

    Je rentre boire un café et serai invité à finir le petit déjeuner d'un couple charmant de randonneurs, puis avec les charmantes voisines que je retrouverai peut-être sur le Grand Ballon demain. On taille un peu la bavette...

    Arrivé sur le Hohneck à 10 h. Je prends une pause et avec Dany et Christian, une belle discussion commence.

    Echange de photos et je repars sur les crêtes. Il fait beau, je reste en haut.

    Quelques cumulus de beau temps se forment à partir de 13h et ils ont la bonne idée de se donner la main pour faire de l'ombre, c'est agréable pour marcher. 

    Snif, Snif, vous ne sentez pas? On dirait une chaussette très parfumée, snif, snif, pouah....

    Je regarde la carte, eh oui! Devinez quoi? La ville de Munster se trouve sur ma gauche et à droite Gerardmer avec son grand lac. Mais non, je plaisante, ça ne sent pas le Munster, mais j'en mangerai bien là avec mon café!

    De nouvelles traces sont apparues sur le sentier. Pas du chevreuil, pas du cerf, ça y est : du chamois, avec les bords extérieurs tranchants et un petit coussinet sur l'arrière. Ah! un petit cul blanc derrière un sapin, je ne peux pas me tromper, il ressemble au mien... Pfff!

    Il est temps de casser la croûte. Tiens, au col. Une équipe de passionnés allemands de planeurs de modélisme font voler leurs élégants planeurs. Je reste avec eux presqu'une heure, je souffle et vole...

    Je traverse des alpages superbes avec des passages à travers des clôtures électrifiées, une espèce de chicane en bois.

     

    chicane col bivouac 15.JPG

     

    Les vaches ne peuvent pas passer, moi non plus! Mon sac ne passe pas, lol... Acrobaties, escalade, rouler-bouler, tout y passe... Oula, une vache avec un gros paquet qui pend entre les jambes. Mon papa m'a dit que ce n'était pas une vache... Je lui caresserai la tête à Monsieur, calme il était. Non! Pas mon père, le taureau...

    Allez encore deux heures sur les crêtes et au lit. Hum, ça sent l'altitude aujourd'hui, je navigue entre 1138m et 1363m sur les crêtes, ça hume bon!

    Jean-Yves