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  • GR 5 - BIVOUAC DU 27 juillet à Chaux-Neuve

    Hum, grand beau après l'orage, 18°, 60 % d'humidité

    6h00, en avant, à l'Est, grand bleu, à l'Ouest, un super front orageux et un super vent fort qui, lui aussi, vient de l'Est, donc, normal le front chaud monte vers l'Est.

    J'estime à deux heures le temps pour qu'il arrive jusqu'au sommet du Mont d'Or. Je mets les watts en route. Hors de question qu'il arrive avant moi. En plus, le tracé droit dans le pentu, il suit la piste de ski, outch! Une déviation du GR, je me mets à trottiner légèrement et j'attaque le Mont d'Or, droit encore dans la piste, re outch.

    Me voilà sur la crête, les vaches paissent tranquillement. J'accélère encore car il est là. Roulement de tambour au dessus de ma tête, les vaches paissent tranquillement, une goutte, puis deux, je sors le poncho, une belle averse. Les vaches paissent tranquillement, le sommet à 400m de distance, je commence presque à courir. Les vaches sont en file indienne, et rapidement, marchent vers le bas. Oups, ça sent mauvais. Demi tour, je vais rejoindre un groupe d'arbres en contrebas. Ca va péter. Je plie les bâtons, les pose par terre et j'attends sous mon arbre. Flash et photo par deux fois. Je suis juste sous la queue de l'orage. Tout s'arrête en cinq minutes et je repars, ambiance très, très rapide, rejoins l'arrête et je me retrouve au sommet en quelques minutes, les jambes en feu.

    J'y suis sur le Mont d'Or, là d'où vient le fromage, celui dans sa boîte en épicéa. Celui quand vous l'ouvrez, vous découvrez une croûte légèrement bosselée. C'est fait exprés pour représenter le Mont d'Or et toutes ses bosses qui le jouxtent. Chaud ou froid, il est excellent.

    Allez, au bout de la route, Mouthe. Impressionnant le chemin, suivez les poteaux de la ligne moyenne tension et lorsque vous trouvez un poteau jumelé, tournez à gauche, facile non? Je traverse toujours les pâturages du fameux Comté.

    A la pause café, je rencontre un jeune marcheur, Bernard, 73 ans. Il a fini son café et me dit que je le rattraperai facilement, tu parles! Il marche aussi vite que moi. Je finirai par le rattraper parce qu'il fait une pause. Je passe devant et je m'arrête parler avec un paysan du coin qui fend du bois et je vois Bernard arriver au loin. Je l'attends, on finira ensemble jusqu'à Mouthe. Nos chemins se séparent après un repas et un verre en commun. Bon voyage, Bernard, la prochaine boulangerie, elle est où?

    Je décide de poursuivre un peu jusqu'à Chaux-Neuve. Ca y est , je sais pourquoi je fais des grandes étapes. Je veux partir d'ici. C'est magnifique, le paysage, les odeurs, les couleurs, mais le marcheur n'est plus à sa place. Cheval, moto, VTT, quad et marcheurs sont sur la même piste. Tous les marquages en une seule étiquette, sûrement plus facile à entretrenir... Ca m'a mis en rogne.

    photo (54).JPG

    Mais heureusement que ces alpages sont magnifiques de sérénité et de quiétude.

    Fin pour aujourd'hui, et hop un panaché en terrasse. Je parle avec Karim, un client. Merci pour le coup à boire....

    Karim a chaux neuve.JPG

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 26 juillet à Les Hôpitaux-Neufs

    Un léger voile nuageux, 18°, 69% d'humidité

    6h00, premiers pas, c'est agréable, tout dort encore sauf les bêtes dans les champs et les taons. Je traverse encore des alpages et la montée, ce matin, ce sera au passage "Les Dames des Entreportes".

    Superbe, ce matin, c'est sauvage, pas un bruit industriel, rien. Le calme, les cloches, un peu le vent dans les cimes des arbres et le bourdonnement incessant des abeilles dans les sapins.

    Je n'apercevrai même pas Pontarlier, à moins de trois kilomètres et rejoindrai directement le fort supérieur du Larmont. Quelle vue, plongeante sur le Château de Joux et le village d'en bas.

    Je descends par l'ancien GR 5, le chemin aux cinq cent marches, il arrive au même point que l'autre. Et le drame, pas un bistrot, rien, il fait chaud, mais il faut que je monte au village, Les Fourgs, qui porte bien son nom lui. Je mangerai là-haut, car ici, c'est un croisement routier, au fond d'une cluse, ça fait un potin terrible.

    Encore une montée au calme dans les alpages et la forêt de grands sapins. Je vise l'église car le café est souvent juste à côté et de plus le GR m'y dirige. Pas de bol, 500m à gauche, ouf, le GR passe devant, pas de détour. J'avale des protéines animales, fais une bonne pause et mes pieds m'entrainent sur la suite du chemin.

    Merçi pour le détour et la montée, juste pour la petite chapelle, ça monte encore, ça finira bien par descendre un jour.

    Retour sur la route un peu avant les Hôpitaux-Vieux et je vois le GR qui fait encore une pirouette. Je file tout droit, je finirai les derniers kilomètres dans la chariotte d'un autochtone qui s'est arrêté spontanément. Oui, je suis fou de marcher par cette chaleur. Ce sont trois kilomètres que je ne ferai pas à pied aujourd'hui. 30m de gagné, en fin de journée, je vais un peu moins vite.

    Je m'arrête boire un coup au café et mes voisins de table, Vivianne et Daniel, engagent la conversation. Merci à Daniel qui m'offrira à boire. Il y a encore des gens sympas.

    Vivianne et Daniel, les hopitaux vieux.JPG

    Demain Mouthe, j'espère que le surnom de la petite Sibérie française est bien réel.... Je vais pouvoir respirer.

    Jean-Yves 

     

     

  • GR 5 - BIVOUAC DU 25 juillet à Les Alliès

    Beau mais déjà des nuages, 20°, 81% d'humidité

    Maitre Yoda.JPG

    Visite du temple bouddhiste ce matin, pas de chance il faut passer à la tondeuse, la robe orange sur l'épaule.

    Il ne me manquait plus que mon bol chantant tibétain, pas de bol c'est Paul qui a mon bol, mais coup de bol, j'ai échappé à la coupe au bol, un mantra sur l'épaule et un bol de thé, pour préparer l'"aubol". Je vais y rester deux mois ici.

     

    Je pars à 6h30, à la fraîche, tu parles, il fait déjà 20°, je monte dès les premiers mètres et je m'élève assez rapidement. Derrière moi, je laisse les bruits des frontaliers qui,sur la route, sont comme enfilés sur un collier de perles, je ne vois pas le fermoir.

    A travers le bruit des voitures, je commence à percevoir des sons de cloches. Je monte aux alpages. Un mouvement de terrain à passer et hop, au pays des carillons. A chaque champ,  les cloches des vaches jouent leur son mélodieux, non Paul!!! C'est pas des bols qu'elles ont autour du cou. Toutes ont leur cloche autour du cou, à priori, point de gens que ça dérange ici.

    Je vais rester dans les alpages toute la journée, suivre les bornes de la frontière avec l'Autriche et repasser en France pour finir.

    Je pourrais presque me croire sur le Plateau des Gliéres en Haute-Savoie. En bas, quelques fermes de çi de là, tout autour de l'herbe bien grasse et de part et d'autre du plateau, des sapins qui suivent le relief qui se redresse. Que des vaches, j'entendrai et les odeurs de la montagne accompagnées de celles de la ferme.

    Je regarde le ciel. De gros nuages se bousculent pour pousser son voisin mais j'ai encore du temps. Alors aujourd'hui, grande étape. Dans 5 jours, je vois le lac.

    Oui, c'est pas l'Autriche, c'est la Suisse. Ca fait plaisir, un qui suit, et un autre qui a pris son atlas pour savoir par où je passais.... Pauuul réveeeiiilll!!!

     Ma belle coupe de cheveux, juste une tondeuse dont le réglage de la hauteur du sabot est défectueux, première passe à 27mm, le plus haut et voilà le travail, heureusement que j'ai pas commencé avec le 3 mm, je me pelais le crâne. Oui, Paul, dis à Marianne que d'ici Nice je ne ressemblerais plus à un évadé.

    Tendres amitiés à eux deux, des amis d'Annecy...

    Jean-Yves

  • 4ème lettre à Valentine

    Chère Valentine,

    Merci, grâce à votre lettre, je pourrai mettre une couleur sur vos yeux, avec toujours un doute. Il est rare de pouvoir comparer vos yeux à ce petit poisson d'eau douce, que depuis deux jours, je vois partout dans le Doubs mais laissez moi ce mystère de savoir lequel est lequel.

    Voilà quatre semaines que je parcours la France du Nord au Sud en espérant trouver quelques réponses à certaines questions mais surtout, à prendre du plaisir à rencontrer des gens.

    Je fais des rencontres formidables, même si au premier abord, on me prend pour un fou. 1600 km de Thionville à Nice, ça surprend mais ça aide à délier les langues et les approches sont plus faciles. Beaucoup sont admiratifs, mais je leur réponds qu'il suffit de le vouloir et d'avoir un peu de temps.

    Les rencontres de cinq minutes au détour d'un chemin sont aussi belles que celles d'un soir. Je surprends quelques réflexions dans mon dos, une fois lu le fanion attaché à mon sac à dos. Je ris tout seul au ton de la réflexion et quelques fois, j'en plaisante avec l'auteur.

    Cette semaine, j'ai eu quelques soucis avec mon corps physique. Je l'ai sûrement un peu trop sollicité par ces grosses chaleurs et il s'est un peu rappelé à son propriétaire. J'ai bien compris le message et je vais faire un peu plus attention à lui.

    Quant à l'organe qui le commande, tout va très bien. J'arrive à marcher deux heures en pensant que cela ne fait que 30 minutes. Je m''oublie, c'est génial. J'ai l'impression d'oublier certaines portions. Mais je sais qu'elles sont gravées à jamais au fond de mes yeux, telles deux  couleurs différentes.

    J'aurais tant aimé être à vos côtés lors de cette ballade dans les prés, caressés par les sautes de vent qui faisaient onduler les blés presque mûrs. J'aurais observé du coin de l'oeil vos mouvements sans me faire oppressant pour éviter de vous mettre mal à l'aise.

    Mais, tous les jours, je marche à vos côtés, même si je m'évade très souvent vers des destinations même inconnues pour moi.

    C'est lors de ces évasions que j'arrive à monter sur la marche suivante et c'est un peu comme Jack qui monte sur son haricot magique, une fois passé le nuage, la vue se dégage. Si mes yeux ont besoin de lunettes pour voir de près, dans le lointain, tout est clair pour moi.

    Je vais finir cette journée en allant regarder dans la rivière les reflets de deux tons différents du soleil qui si reflète.

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 24 juillet à Villiers-le-Lac

    Temps couvert humide, 17°, 90% d'humidité

    Allez, départ à 8h30. Je rejoins le bord du Doubs en 50 mètres et je me retrouve directement en fôret équatoriale. L'humidité est partout. Il y a des plantes grasses qui se plaisent ici, tellement l'eau est partout. Elles ressemblent beaucoup à celles que j'ai rencontrées en Guyane. En plus, avec l'orage d'hier soir, et le fait d'être au fond d'une gorge, donne l'impression de rentrer dans une grotte mal éclairée.

    Je remonte à la source du Doubs, rive gauche, donc je tourne la tête à gauche pour voir la rivière, ça suit? J'ai mal au cou à force d'essayer de dénicher les truites en poste mais, en plus, il faut avoir un oeil sur le chemin. Il est plein de racines humides, de cailloux glissants et des fameuses orties qui viennent jusqu'à chatouiller les bras. Croutch! Encore un bourgogne qui vient de mourir sous ma semelle! Je ne peux pas avoir un oeil partout. Il y a des fois où être caméléon serait génial.

    Oula, la mémère, calée derrière son rocher, 70 cm. Une autre, là-bas. Je reviendrai un jour ici pêcher avec Pascal. En plus le bonhomme est à connaître, un homme au caractère bien trempé, dans le bon sens.

    Ce matin, c'est l'odeur de l'humus qui ressort et cette odeur de berges humides. Tout respire l'humide ici, même moi, je la respire par la peau. A la fois desagréable et agréable, je ne sais pas trop.

    Je commence à croiser beaucoup de promeneurs au Saut du Doubs, un barrage naturel, où il saute quelques dizaines de mètres sans toucher la paroi, un bruit étourdissant.

    Je poursuis le long de la retenue d'eau et sur la carte, les sept derniers kilomètres sont sur la route, mais, mais, il y a un bateau qui fait la liaison....

    bateau traversee du doubs.JPG

    Que la croisière s'amuse, on prend le bateau avec un autre randonneur qui a eu la même idée que moi. Je me croirais en vacances! Ah, j'y suis un peu....

    Jean-Yves