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GR 5 - Page 3

  • GR 5 - BIVOUAC DU 20 août à la lisière de Nice

    Grand beau, 19°, 47 % d'humidité

    Je quitte Utelle pas de bonne heure, le soleil est déjà levé et j'emprunte le chemin de la Chapelle St Antoine, je surplombe les Gorges de la Vésubie.

    Superbe chemin en balcon et très aérien à travers la garrigue et les oliviers.

    J'arrive au village perché sur son promontoire du Croc d'Utelle où j'accepte l'invitation de Simone et Roger pour un café. C'est un ancien du 22ème BCA  de Nice, grand moment d'émotion. Bonne continuation à vous et un grand merci.

    Allez, je repars dans le fond rejoindre la Vésubie, la traverse sur un joli pont et remonte sur Levens. Ca sent bon la mer et un café, merci à Mathieu au Massena Bar pour son accueil.

    Je vais rejoindre Aspremont par une succession de montées, descentes. Je croyais que c'était fini, la montagne. Que nenni! Elle va jusqu'à Nice.

    A Aspremont, plein de balisage et sans le savoir, je prends le GR 51. Plus tard, je me rendrai compte que je ne suis pas sur le bon, mais le terrain m'empêche de couper, alors, je le rejoindrai demain.

    En attendant, bivouac sur un mouvement de terrain plat, face à la mer, avec la pleine lune qui montre son nez au moment où le soleil disparait, ils n'ont pas pris rendez-vous.

    arrivée sur Nice.JPG

    Demain, je me baigne pour de vrai, le 55ème jour de marche. Ce soir, j'attends cela avec impatience et regarde la palette de couleur passer du bleu, au mauve, au rose et bientôt tout bleu, bleu nuit....

    Tombee nuit sur Nice.JPG

    Jean-Yves 

     

  • GR 5 - BIVOUAC DU 19 août à Utelle

    Grand beau, enfin je crois, il fait nuit, 12°, 45 % d'humidité

    Allez, aujourd'hui, je vise le village d'Utelle pour me mettre à deux jours de Nice.

    Imaginez une ligne de crêtes en léger S d'environ 25 km. Première chose, monter au premier col, le Col de Varaire de St Dalmas du Plan. J'arrive au premier col donc et la chose étonnante, je passe le col et continue de monter en direction du deuxième, du troisième et du quatrième.

    Impensable, ça ne fait que monter! J'arrive au col et je continue à flanc de montagne et les quatre seront sur le même schéma, de plus en plus haut, je vais.

    La vue est exceptionnelle. Sur les quatre premiers, je reste sur le même versant puis je bascule sur les Granges de la Brasque par une bonne descente. Les Granges, c'est un ancien camp militaire avec une maison renforcée de meurtrières, tout est fermé.

    Allez, je repars pour le prochain col, et rebelote, ça monte, mais là, je passe un coup à droite de la montagne et un coup à gauche. Un coup, La Tinée et un coup, La Vésubie. La vue est grandiose, lointaine et vertigineuse car les fonds sont vraiment très bas. Dans les parties orientées au Nord, le buis et le pin prédominent. Je ressens la fraîcheur et l'humidité quand je passe dessous. Au Sud, au détour d'un col, c'est le thym qu'il y a partout, avec la lavande, ça donne un bon parfum. Je rajoute un brin de cigale, une mauresque, une paire de Flip Flop et tout baigne.

    Allez, Utelle la désirée, où te caches-tu? Plus j'avance, plus le Sud recule, ce n'est pas possible....

    Je découvrirai le village une fois le nez dessus. Cet itinéraire fera partie des plus jolis de la traversée du GR 5, même si la longueur aurait eu tendance à me faire baisser la tête sous la fatigue. Mais ce sont de courts moments et très vite, malgré les jambes fatiguées, je profite du pays.

    Dans mes mains aujourd'hui, je suis passé de l'odeur de la lavande, au thym et je pense à la sarriette.

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 18 août à Rimplas

    Grand beau, 16°, 55% d'humidité

    Levée de camps de très bonne heure car je projette d'aller loin. Je pars de Roya, traverse le pont et j'y suis.

    Le sentier monte bien et c'est très joli. Le peintre change toutes les deux secondes la couleur qu'il passe sur les sommets. Ce n'est pas bien, car il m'oblige à faire une photo à chaque fois. Une fois que je les aurai sous les yeux, je ne saurai plus laquelle choisir. Je regarde devant, derrière, sur les côtés tellement il peint vite.

    Je retraverse le torrent et monte dans les alpages où je finis par voir des Patous monter la garde auprès de leur troupeau. Une brève salutation au berger et je continue par le sentier abrupte sous le sifflet des marmottes. Je débouche sur un mini plateau où il reste les senteurs des brebis.

    Allez, dernier effort, le Col de Crousette 2480m me laisse passer et oh! surprise, il faut continuer à monter un peu sur le flan du Mont Mounier 2817m.

    J'entame la longue descente, passe au Col du Refuge, le Col des Moulinés et tout en descente. J'arrive au dessus de Vignols et le paysage est sublime. Il y a plein de rochers acérés qui pointent vers le ciel. Un petit coup de cul à passer pour franchir Les Portes de Longon et je débouche sur un alpage.

    Je suis accueilli par les gardiens du troupeau qui est en plein milieu du chemin. Par fier, le Jean-Yves, avec deux Patous à moins de 20 cm qui aboient à tout rompre. J'ai beau être zen et faire celui qui n'a pas peur, mais merde, ils sont gros et deux! J'ai de la chance, je ne sens pas le loup, mais plutôt, enfin, pas la rose!

    Je m'arrête au Refuge de Longon dont j'entends parler depuis deux ou trois jours. Sa réputation n'est pas usurpée, génial. J'ai un super accueil, merci au gardien.

    Et à partir du refuge, l'enfer commence, enfin, je le saurai au bout de la descente. Je longe une sublime cascade dans un endroit magnifique. Les vallées, ici, sont très étroites et très profondes. Aujourd'hui, je descends de l'une pour monter sur l'autre. Donc, je descends, je descends, je descends encore pour arriver sur Roure.

    Superbe village sur son perchoir naturel, là tout en bas, vraiment en bas, St-Sauveur-sur Tinée. Je freine tout ce que je peux mais la succession de traversée de route et du chemin presque vertical me fait flageoler les guiboles. Le temps de rejoindre le bar pour boire un coup, j'ai l'impression qu'elles ne répondent plus. Tout y passe : lait concentré, barres céréales, fromage, bonbons et panaché. Un bon repos et je pars pour la montée jusqu'à Rimplas et sa forteresse. Merci à vous, Leila, Edin, Julien, Adin pour cet instant devant un verre à St Sauveur et bonne fin de vacances à vous....

    Sur le chemin, ce sont des dizaines de cigales que j'entends. Elles s'éteignent sur mon passage et se rallument ensuite. Je prends des bouffées de chaleur de temps en temps, comme dans le Sud. Les chênes ont fait leur apparition au vue de l'altitude. Oui, plus de 2000m de descendu aujourd'hui.

    C'est un joli village avec des ruelles de moins d'un mètre de large. L'orage menace encore, mais je suis sous un chapiteau.

    Bonne nuit

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 17 août à Roya

    Grand beau, 16°, 63 % d'humidité

    Oh! Bourriquet, La Prudence et à l'Arrache avec ta cuillère en bois pour faire chanter ton bol tibétain. J'espère que votre périple s'est bien fini!

    Je quitte St Etienne de Tinée après avoir passé ma plus mauvaise nuit depuis 52 jours que je suis parti. D'abord la fête du village où la musique s'est fait entendre jusqu'à une heure du matin puis la fontaine qui donnait l'impression que l'eau coulait dans une casserole vide.

    Malgré tout, je pars de bonne heure car le Col de Blainon,2011m, m'attend. Je passe d'abord par la station d'Auron où je bois un café avec deux jeunes.

    Depuis deux, trois jours, Cyriaque et Raphaël me dépassent régulièrement, c'est bizarre, je suis toujours devant. Auraient-ils du mal à se lever le matin...? Je plaisante, on fait les mêmes étapes mais pas au même rythme.

    Je monte à travers la forêt qui a changé de couleur car le Sud imprime sa marque. Je sens, c'est plus sec ici. L'arrivée sur le col se fait à travers les pins et les mélèzes. Je fais une petite pause casse-croûte dans l'herbe du col.

    Je descends sur le Vallon de Roya par un sentier bordé de pieds de lavande. Je n'arrête pas de plumer la tête des tiges en passant pour récupérer des fleurs, ça sent bon. Dans le versant plein sud que je dévale, il y a plein de chalets, dont certains s'écroulent sous le poids de l'âge et de l'abandon.

    Depuis un moment, l'orage menace, je vais rester à Roya car le prochain col culmine à 2480m, j'en garde pour demain. J'en profite pour faire toute ma lessive avec de la vraie lessive et non! Mon bon savon de Marseille!

    Jean-Yves

  • GR 5 -BIVOUAC DU 16 août à St Etienne-de-Tinée

    Nuages orographiques, 14°, 64 % d'humidité

    En espérant que le dos de Mad Prudence va bien.

    Départ de Larche de très bonne heure pour aller rejoindre le Vallon du Lauzanier, accueilli par les marmottes. Un joli chemin pavé de grosses pierres plates me fait rejoindre le lac du Lauzanier, puis un deuxième lac et quelques tous petits.

    Par un chemin dans un pierrier qui ressemble à une diagonale du fou, je prends pied sur le Pas de la Cavale, une courte pause et un regard circulaire pour observer les montagnes aux alentours. Il y a encore plein de montagnes face à moi avant d'arriver à la mer.

    Un aigle profite d'une ascendance pour planer en s'élevant. Une descente raide suivie d'une remontée au Col des Fourches 2267m où je rencontre deux blockhaus de la ligne Maginot. Une grande descente à côté d'un troupeau de trois cents têtes de moutons et un café au village de Bousiéyas.

    Et belote, remontée au Col de la Colombière 2237m, je bascule de l'autre côté et là une odeur connue me chatouille le nez. Je prends des fleurs dans mes doigts et les écrase pour en sentir toutes les essences. Il y a des pieds de lavandes sauvages partout sur la montagne.

    Voilà, j'y suis, une cigale, enfin je crois, se fait entendre sur la droite.

    L'arrivée sur le village de St-Dalmas-le-Selvage se fait après avoir visité toute la montagne à gauche, à droite d'un Z signé Zorro, il est où Tornado? Charmant village rustique mais avec café et épicerie.

    Rebelote, remontée sur le quatrième col de la journée et dernier, long mais peu pentu. La grande descente sur St Etienne de Tinée est longue et mes jambes ne sont plus neuves. Mais je finirai ma descente par un petit chemin bordé de buis.

    C'est vraiment le Sud. Je prends pied sur St Etienne, enfin après 10 heures de marche.