Grand beau, 16°, 55% d'humidité
Levée de camps de très bonne heure car je projette d'aller loin. Je pars de Roya, traverse le pont et j'y suis.
Le sentier monte bien et c'est très joli. Le peintre change toutes les deux secondes la couleur qu'il passe sur les sommets. Ce n'est pas bien, car il m'oblige à faire une photo à chaque fois. Une fois que je les aurai sous les yeux, je ne saurai plus laquelle choisir. Je regarde devant, derrière, sur les côtés tellement il peint vite.
Je retraverse le torrent et monte dans les alpages où je finis par voir des Patous monter la garde auprès de leur troupeau. Une brève salutation au berger et je continue par le sentier abrupte sous le sifflet des marmottes. Je débouche sur un mini plateau où il reste les senteurs des brebis.
Allez, dernier effort, le Col de Crousette 2480m me laisse passer et oh! surprise, il faut continuer à monter un peu sur le flan du Mont Mounier 2817m.
J'entame la longue descente, passe au Col du Refuge, le Col des Moulinés et tout en descente. J'arrive au dessus de Vignols et le paysage est sublime. Il y a plein de rochers acérés qui pointent vers le ciel. Un petit coup de cul à passer pour franchir Les Portes de Longon et je débouche sur un alpage.
Je suis accueilli par les gardiens du troupeau qui est en plein milieu du chemin. Par fier, le Jean-Yves, avec deux Patous à moins de 20 cm qui aboient à tout rompre. J'ai beau être zen et faire celui qui n'a pas peur, mais merde, ils sont gros et deux! J'ai de la chance, je ne sens pas le loup, mais plutôt, enfin, pas la rose!
Je m'arrête au Refuge de Longon dont j'entends parler depuis deux ou trois jours. Sa réputation n'est pas usurpée, génial. J'ai un super accueil, merci au gardien.
Et à partir du refuge, l'enfer commence, enfin, je le saurai au bout de la descente. Je longe une sublime cascade dans un endroit magnifique. Les vallées, ici, sont très étroites et très profondes. Aujourd'hui, je descends de l'une pour monter sur l'autre. Donc, je descends, je descends, je descends encore pour arriver sur Roure.
Superbe village sur son perchoir naturel, là tout en bas, vraiment en bas, St-Sauveur-sur Tinée. Je freine tout ce que je peux mais la succession de traversée de route et du chemin presque vertical me fait flageoler les guiboles. Le temps de rejoindre le bar pour boire un coup, j'ai l'impression qu'elles ne répondent plus. Tout y passe : lait concentré, barres céréales, fromage, bonbons et panaché. Un bon repos et je pars pour la montée jusqu'à Rimplas et sa forteresse. Merci à vous, Leila, Edin, Julien, Adin pour cet instant devant un verre à St Sauveur et bonne fin de vacances à vous....
Sur le chemin, ce sont des dizaines de cigales que j'entends. Elles s'éteignent sur mon passage et se rallument ensuite. Je prends des bouffées de chaleur de temps en temps, comme dans le Sud. Les chênes ont fait leur apparition au vue de l'altitude. Oui, plus de 2000m de descendu aujourd'hui.
C'est un joli village avec des ruelles de moins d'un mètre de large. L'orage menace encore, mais je suis sous un chapiteau.
Bonne nuit
Jean-Yves