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GR 5 - Page 13

  • GR 5 - BIVOUAC DU 06 juillet à Marsal

    Grand bleu, 24°, 64% d'humidité.

    Tiens, les castors sont en action, tronçonneuse à 7h30, aux abords du camping! Mouai et ma grasse matinée!

    Départ 9h, je commence par du macadam, pour rejoindre quelques kilomètres plus loin enfin une piste. Plus j'avance sur le GR, plus je constate que chaque village a son clocher. Il est très facile de savoir où sont les villages car même si les maisons sont dissimulées par le relief, il reste toujours un bout de clocher visible.

    Et quelle piste! Si un agriculteur se prenait au jeu de faire les foins de la piste, il pourrait nourrir deux vaches pendant 80 jours.

      Arrivée à Marsal (marais salant). Je m'arrête boire un coup chez Raymonde, 94 ans, propriétaire du bar "L'Etoile de Lorraine".

    Raymonde.jpg

    Il pousse de la salicorne ici, l'eau est tellement salée qu'on ne peut pas arroser son jardin. Les anciens tiraient le sel, pas comme dans les marais salants, mais dans des sortes de grosses poëles chauffées par le dessous. 

    Merci Raymonde et longue vie!

     Marsal est un village fortifié par, par.... Vauban, bien entendu! Je fais quelques photos et repars sur le chemin. Petite discussion avec deux habitants sur Compostelle et je repars sans coquille.

    A la sortie du village, je tourne à droite, je rencontre Didier, je mange avec Didier et Marie Laure, barbecue et je suis invité à dormir et profiter de la fête du village.

    Je profite de l'après-midi pour faire une visite du village avec le guide Didier... et je vous le donne en mille : on a un ami commun à Annecy....

    La France est petite... Sauf sous mes pieds!

    Bonne nuit

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 05 juillet à Vic-sur-Seille

    Gris clair, 17°, humidité 79%

    Que dire, hier soir je suis assis sur mon sac à dos, et Mme Oulala, Christine pour les intimes, est  venue me chercher pour m'offrir à boire, à manger et dormir.

    Simplicité, gentillesse et un super moment passé avec Gilles et leur fille Pauline, qui d'ailleurs doit commencer certaines lectures et relever un challenge au mois d'août...lol

    Me voilà parti à 7h, cap à l'est pendant quelques jours avant de reprendre plein sud, direction les Vosges. Je commence par la côte des ânes, le paysage a légèrement changé. C'est une succession de petites vallées bordées de collines, pas très hautes. Je monte et descends en suivant toujours le GR.

    Quand je suis en haut et que le vue est dégagée, je peux apercevoir mon futur itinéraire. Encore de bons moments à passer dans les bois, ce matin. Celui-là est particulièrement calme, du coup je relève les bâtons pour ne point faire de bruit.

    J'entends au moins quinze chants d'oiseaux différents. Pris séparemment, leur son est pur et très net, toujours les mêmes notes. Je pourrais marcher les yeux fermés que je saurais si je suis dans un bois ou dans les champs, tant le chant des oiseaux est différent.

    Malgré quelques duels à mort, j'ai été samouraï dans une vie antérieure (Elisabel, Maître Reiki), je suis encore vivant ce soir. Il y a tellement peu de monde sur cet itinéraire, que lorsqu'un taon me renifle, la seule issue est la mort...onze point à zéro, aucune piqûre...

    Ce matin, je croise d'innombrables minuscules petites grenouilles, oui, elles doivent faire 5 mm de longueur. J'essaierai de ne pas en écraser une. J'ai fait une deuxième rencontre, tant pis pour les suivants, plus une tu ne trouveras, j'ai tout bouloté les fraises des bois... pas plus grosse des les grenouilles mais sûrement meilleures.

    Je croise l'étang de Brin, descends au village de Brin-sur Seille pour faire au bar "Un Brin de Causette" (son nom). Super accueil des propriètaires, un brin sympas... un méga casse-croûte avalé et je repars pour une succession de bois et de champs. Oh! un avion de chasse, heu non juste une cigogne, la première, suivie de près par un cormoran, beurk...

    Est-ce que quelqu'un peut appeler le concours Lépine pour développer une invention : que quelqu'un trouve une semelle où la terre de Lorraine ne colle pas... pfff

    Combien de kilomètres aujourd'hui? Je ne peux décemment pas vous le dire. Neuf de marche, plus une pause d'une heure, arrivée à 17h, l'âge du capitaine, donc moi, 49 ans, cinq orteils fois deux pieds à presque cinq kilomètres par heure...n'oubliez pas, j'avais 3m/s de vent dans le dos... oui, j'en ai fait un peu trop, mais ça y est, je suis pressé de rejoindre les Vosges...

    J'ai mal aux cannes ce soir, manque encore un peu d'endurance.

    Ce soir, camping à Vic sur Seille, un lac de part et d'autre de la tente

    Jean-Yves

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  • GR 5 - BIVOUAC DU 04 juillet à Moulin, Bouxières-aux-Chênes

    Temps gris foncé, 17°, humidité 78 %

    Allez, retour où j'avais quitté le GR hier, après avoir passé une bonne nuit chez Marlène et Claude. Merci au "tricker" Pascal et Brigitte(photo album GR) pour la soirée...

    Ce matin, je commence directement à chanter une chanson célèbre : la gadoue, la gadoue... Tu poses le pied droit, il glisse vers l'avant. Tu transfert le poids du corps dessus, il part à gauche ou à droite. Tu pousses dessus, il part en marche arrière. Attention, tu as déjà posé le pied gauche devant. Ca mange de l'énergie et en plus c'est mouillé partout.

    J'ai dû prendre un "porte-loin", Harry, s'il te plaît, tu peux me transplaner dans l'hémisphère Nord, c'est l'été là-bas...

    J'arrive en vue de Liverdun, le GR5  me joue un sketch, je suis Dédale dans son labyrinthe. Heureusement j'ai accroché Ariane au dernier poteau, oui bien ficelée pour éviter qu'elle s'échappe. Je craque, je rebrousse chemin et vais aller retrouver le GR5 à la sortie de la vieille ville. Mon avis personnel est qu'ils se sont "trompés" en traçant. Ils se sont servi du GR5  comme pour une visite touristique au lieu de faire une variante au GR : visite de la porte, à gauche l'église, à droite le lavoir, à gauche le château, on fait toutes les rues. Stop! je rembobine la pelote, un peu agacé. Ça n'enlève rien au charme de ce village, je bois un coup et repars.

    Encore un très long moment à passer dans la fôret. J'ai le vent dans le dos, et vers 9h, des bruits de cour de récréation viennent à mes oreilles. Vers 10h, je sors du bois, les têtes des orges se sont courbées et ont déjà pris la couleur du soleil. a côté, le blé vert, droit comme un i, attend sûrement quelques jours de soleil supplémentaires.

    Oh,  arrête de rêvasser et merde... là-bas deux corbeaux jouent avec un milan noir. Tiens, à mon pied un scarabée noir, j'en croise quelques dizaines par jour. Une bande de chardonnerets jouent dans le buisson d'à côté, ils ont de jolies couleurs. Le vent, sur l'orge et le blé, forme des vagues successives, elles vont se briser sur l'orée de la fôret avec un fracas du diable... heu...il est temps de repartir.

    Je croise un groupe de randonneurs "Les Sonneurs de la Côte" fort sympathique, oui je sais, je suis un peu fou...

    Un grondement s'emplifiant vient frapper mon oreille gauche. Je m'approche du noeud auto-routier de Custines. C'est infernal, ce bruit, mes oreilles ne sont plus habituées à ce bruit permanent.

    J'ai déjà fait environ 20 km, je traverse la Moselle, j'avale un casse-croûte et je m'enfuis au village suivant. Heu, encore 12 km... Le bruit de Custines qui à droite maintenant mettra presque une heure à disparaître. Oui, encore que de la fôret.

    Je suis à Moulin, ce soir, à côté de la grange qui va m'accueillir....

    Bonne nuit

    Jean-Yves

    Dernière minute :

    Apéro et repas avec Christine et Gilles...

    Christine et Gilles Moulin.JPG

  • Première lettre à Valentine

    Voilà une semaine que je suis parti sur le GR 5. Je voulais commencer doucement mais le mauvais temps pousse un peu à marcher. A part le premier jour, je fais une moyenne de 20 km par jour, sauf aujourd'hui, juste un peu moins de trente. Je ne veux pas faire de record mais je marche six à sept heures par jour.

    J'ai encore des doutes sur la réussite car la mécanique, la mienne, oui, grince encore un peu. Je connais mon corps par coeur, ce qui me permet d'anticiper presque tous les maux. Je sais parfaitement ce que je peux lui demander et là, je reste un peu en réserve, cela ne fait que sept jours.

    Ma tête, elle, est prête, tu le sais depuis longtemps, de ce côté-là, pas de souci. Mon sac? Encore plein de questions au sujet de ce que j'ai dedans, cela va s'affiner avec le temps, toujours l'impression d'en avoir trop.

    Mes sens, eux, se sont réveillés en trois jours, dans la forêt. Ce sont d'abord les oreilles qui doivent fonctionner, j'entends le chevreuil avant de le voir.

    Ca, grâce à une aventure dans les Pyrénées alors que je devais avoir 16, 17 ans. Alors que je faisais de la montagne avec une structure sportive, un jour, notre guide a emmené un couple d'aveugles pour leur faire découvrir la montagne. Pour marcher, simple, il posait sa main sur mon épaule et je lui disais comment poser le pied, etc..juqu'au moment où il m'a demandé de me taire car il ressentait mes mouvements. Il arrivait à savoir de combien je m'élevais et faisait de même. En arrivant dans un cirques, je me rappelle m'être arrêté pour lui faire un tour d'horizon. Il m'a écouté précautionneusement : "A droite, une pente herbeuse montant moyennement avec au dessus une grosse montagne, devant des sapins avec le sentier qui passe au pied, à droite un gros pierrier avec d'énormes blocs..." Ce qui s'est passé... m'a assis et même aujourd'hui...

    C'est lui qui a continué : " Tu as oublié : à gauche, le petit ruisseau qui doit faire une petite cascade et il vient de plus haut sur la gauche car je l'entends là-bas aussi. La montagne, c'est une falaise car le bruit est très net, le soleil est là un peu sur la gauche et devant nous, écoute les oiseaux dans les arbres. Il y en a au moins trois. A droite, le son du vent est assourdi sûrement par des rochers..."

    Je n'en revenais pas : j'étais sourd! C'est vrai que depuis ce moment, j'ai toujours essayé de travailler mes sens différemment. Un jour en montagne, arrête toi, ferme les yeux et écoute. Bouge ta tête, l'âne bouge ses oreilles, nos pavillons sont fixes. Tourne doucement, avant d'entendre : oh! Marcel, bouge toi du chemin... Plus sérieusement, écoute puis ensuite observe, c'est fou ce que l'on peut voir avec ses oreilles.

    Demain, au travail, ferme les yeux un moment pour découvrir les bruits nouveaux autour de toi. Avant d'entendre : "apporte moi un café.. sinon t'es virée...

    A bientôt

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 03 juillet à Saizerais

     

    Pluie, 19°, 77% d'humidité.

    Ca y est, j'ai mangé une quiche EN Lorraine, accueilli hier soir par Michelle, Philippe et leur fils Nicolas, ils m'ont, non seulement offert le gîte, mais aussi le repas du soir. Une belle pensée pour eux (photo dans l'album GR5)

    5h, j'entends la pluie sur les tuiles. Je me retourne, pas pressé de partir. Je partirai à 9h30, avec poncho et parapluie. Je rentre la tête dans les épaules, et dès le matin, requiem en si majeur. Comment quinze grammes de plumes et de chair arrive à faire autant de bruit. Priiii, Prrriiiiiii, je suis accueilli sur mon passage par le vol et le chant d'alouette des champs. Elle bat des ailes comme un colibri, en montant face au vent comme si son salut en dépendait en faisant un bruit du tonnerre. Toute la journée, je les entendrai et ma foi, ça fait de la compagnie. De temps en temps, un mirage 2000 perce le ciel noir et fait cracher son réacteur (pas de plume, lui).

    Martincourt, je pose le sac pour une pause et bien m'en prend : Nadine et son camion : "tut, tut, tut, tut, tuuut, tuuuut!" La boulangère ambulante, quelques emplettes, joli sourire et je repars (photo dans album GR5).

    Tiens, une Clarinne, voilà, je suis en Haute-Savoie, non, je suis en Petite-Suisse Lorraine, on pourrait presque se croire chez nous. 11h30, un peu avant Rogéville, je vois un attroupement dans le ruisseau : pêche à l'électrique par "pêche 54", Pierre et Véronique à la mesure.Pierre et Véronique.JPG

    Toute l'équipe m'a invité à partager leur repas au milieu d'un carrefour de piste en plein sous-bois. Un repas champêtre en plein milieu d'autochtones. Heu! Pierre est breton et Véronique, vosgienne, mais chut, personne ne le sait!

    Moi j'ai payé le café, des petits soucis avec leur thermos et ce fut avec grand plaisir, encore une belle rencontre...

       

    Allez, destination la Rosière-en Haye, fin pour aujourd'hui. Mais avant, j'ai des rhumatismes aux pieds, alors je vais aller faire une petite thalasso, les bains de boue sont efficaces, parait-il.... A chaque fois que je serai dans les chemins, je me prendrai pour Candeloro, c'est gras, ça glisse, ça colle et le terrain n'est pas plat, environ 20 km en marche avant et au moins trois en glissade arrière (photo album GR5).

    J'ai besoin de faire du ravitaillement et donc, il faut que je continue car ici rien dans le village, direction Saizerais, l'étape courte sera pour demain... Je vous la fais courte : la supérette est définitivement fermée...un détour par la mairie, le concours de sourire continue (photo album GR5) et Marlène, qui était là, s'est proposée de m'accueillir...

     

    Bonne soirée

     

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