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  • GR 5 - BIVOUAC DU 08 août à Val d'Isère

    Tout bouché, 14°, 60% d'humidité

    Pas très envie de partir, car il faut que j'enfile directement le poncho. Je me mets en route mais la météo à venir n'est pas très bonne pour aujourd'hui, mieux demain.

    Je rejoins le Lac de Tignes pour récupérer le GR et je commence à grimper sur le chemin qui s'élève rapidement au dessus du barrage de Tignes. Il se met à pleuvoir pour de bon et les bourrasques de vent font voler le poncho. La surface du barrage est complétement brouillée par Eole. J'observe des marmottes sorties de leur trou, avec leurs petits et d'un coup de sifflet puissant et bref, tout le monde rentre à l'abri, sauf moi!

    Je passe à côté de l'Altisurface de la Tovière,  la vue de Tignes disparait et je ne vois toujours pas Val d'Isère.

    Je tombe nez à nez avec une horde de chevaux, plein de poulains, ils sont en plein milieu du chemin. D'un seul coup, la plupart part au galop, sauf l'étalon qui me fait face, du genre Percheron. Je passe sur le côté, pas trop fier. Il avance vers moi, je fais un geste avec les bras en continuant de passer. Tous ceux qui étaient partis un peu en avant reviennent auprès de l'étalon. Ils sont beaux mais je ne voudrais pas qu'il prennent ma présence pour une menace. Je file à l'anglaise au trot.

    Je suis sur les pistes de ski et déboule sur le haut de la station. Un joli sentier me fait descendre rive gauche de l'Isère que je vais suivre jusqu'à Val. Je dépasse le village, direction le Col d'Iseran. Un craquement et je reprends la pluie.

    Allez, demi tour, je vais faire le point sur la météo. Il me faut 6h pour atteindre la Maurienne. La météo annonce la même chose qu'hier : orage. Et le col de l'Iseran est à 2764m. Je vais attendre un peu, en profiter pour manger un bout.

    Ca se bouche de plus en plus, je reste là, tant pis, je passerai demain, ils annoncent "soleil". Vers 16h, les rayons du soleil donnent un peu de lumière mais de gros nuages restent accrochés au relief.

    Je fais les magasins un par un et demain, je change de vallée.

    Jean-Yves

  • 6ème lettre à Valentine

    Ma chère Valentine

    Voilà une semaine qui se termine sous les larmes du ciel et cela doit faire un moment qu'il ne s'est pas laissé aller.

    Je suis depuis quelques jours dans les montagnes des Alpes, je fais beaucoup de dénivelés mais le paysage est grandiose. Je traverse les vallées les unes après les autres pour me rapprocher des Alpes du Sud et entendre les cigales.

    Un hamac tendu entre deux oliviers et le chant des cigales pour bercer une sieste. Voilà un joli moment à passer après une baignade dans une rivière proche du mas. Votre odeur de jasmin m'enivre et chaque fois que le hamac glisse sur la droite, le déplacement de l'air me pousse ces légères effluves. Je n'ose plus bouger de peur de briser ce moment.

    Une toile et des huiles me permettraient d'immortaliser ce balancement perpétuel de mes yeux vous regardant. Je commencerais par vos longues jambes fines et finirais par les traits de votre visage si délicat. Le contour de votre bouche fine, sensuelle et légèrement ouverte sera la plus dure à reproduire. Je ne veux point manquer un trait qui pourrait changer les lignes parfaites de ce visage qui pourrait remplacer celui de Vénus. Je vais laisser mes brosses et mon tablier en espérant, un jour, vous croquer pour de vrai. La muse d'un peintre est-elle seulement son modèle?

    En ce moment, vous m'inspirez le calme, le bien-être de vivre et de temps en temps, je poserais bien mes mains sur votre peau pour en ressentir la douceur et la chaleur mais n'est-il pas utopique d'avoir de telles pensées?

    Demain, je quitte la Tarentaise pour la Maurienne, sûrement encore sous les pleurs de Zeus, mais je me rapproche des cigales qui raviront mes oreilles. Entendez-vous les cigales?

    Mon périple seul continue mais je suis de plus en plus léger et même si, parfois, je rage encore contre le temps, je suis apaisé, déjà par l'effort et ensuite par le temps passé à méditer.

    Je suis sûr maintenant que je me baignerai à Nice.

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 07 août au Lac de Tignes

    Il pleut, 19°, 80% d'humidité

    Ce matin, c'est humide. Il a plu cette nuit et il va sûrement repleuvoir.

    Je récupère le GR et commence la montée, avec le bruit du Ponturin dans le fond. Il fait sombre et j'entends quelques bruits d'orages lointains. De toutes façons, aujourd'hui, c'est une journée PP : parapluie, poncho, mais il fait lourd, je pensais qu'il ferait un peu plus frais

    Un peu avant la fin de la route, la végétation laisse place à une grande prairie. J'arrive au Chalet-Refuge de Rosuel et là, commence le sentier. Beaucoup de chevaux et d'ânes, ici, il doit y avoir du portage. Il va se mettre à pleuvoir pendant une heure, c'est dommage, c'est magnifique.

    Une grande vallée se dessine comme un croissant qui part à droite. Deux grandes cascades à gauche rejoignent le torrent du bas, moi, je m'élève en face dans une végétation abondante.

    Vers 1800m, la végétation se fait alpage et je suis une belle rivière à truites. Je passe au dessus du Lac de la Plagne et continue à monter, le refuge du Col Palet est en vue, un café svp! Le gardien allume le poêle à bois pour chasser l'humidité de la salle commune.

    Je repars, quelques odeurs de ferme viennent à moi malgré le vent très fort qui souffle. Je passe le col à 2653m et retrouve les installations de ski du Val Clairet, direction le lac de Tignes sous les averses.

    D'un seul coup, la station apparaît dans toutes ses constructions verticales. Le lac de Tignes est emprisonné entre Val Claret et le Lavachet. Je passerai juste à côté du golf, je regarde si parfois, il n'y a pas une balle perdue...

    Je profite des magasins pour refaire mon ravitaillement, me voilà parer pour trois jours

    Jean-Yves

  • GR 5 - BIVOUAC DU 06 août à Landry

    Grand beau, 14°, 70% d'humidité

    Allez, départ en grande pompe à 6h15 dans la fraicheur du matin de Notre Dame de la Gorge. A ma droite, le Bon Nant  fait un vacarme du diable. Il doit rester de la neige en hauteur. Je monte sur une route carrossable bien raide dès le départ et je me fais doubler, oui doubler, par un 4X4.

    J'arrive au premier refuge et les randonneurs commencent a prendre leur position sur le sentier. Le soleil commence juste à éclairer le sommet des Rochers des Enclaves. Même à bonne allure, j'ai un peu frais. J'attends un peu de ses rayons, mais en même temps je préfère les recevoir le plus tard possible. Au col du Bonhomme 2329m, il me caressera le dos, d'un doux masssage sans pour autant me réchauffer. L'eau est omniprésente, il y a des rivières partout et des petites cascades.

    Je break à gauche, la Croix du Bonhomme et j'arrive au Tibet, le refuge du même nom est flanqué d'un drapeau tibétain. Paul, vite mon bol !!!

    Une descente rapide et raide et j'attaque la route goudronnée des Chapieux, et là,  entourloupe,  le GR disparait. Ma carte au 100 000 m'envoie sur le tour du Beaufortain, je le retrouverai plus tard.  Il y a tellement d'eau sur le chemin en herbeux, qu'il me faut faire attention pour ne pas remplir mes chaussures.

    Le col du Grand Fond 2671m, je le passerai sur la neige. Un super névé pour faire les deux cents derniers mètres de dénivelé, pourvu qu'il y ait son frère de l'autre coté. Une courte pause, pour rencontrer des Anneciens et je skie sur mes chaussures sur le frère, je perds facilement 150m de dénivelé. Je rejoins le lac puis le refuge de Presset, un café svp.

    Juste avant d'arriver sur le refuge communal de la Balme, je traverse un champ de Laitues des Alpes. Elle est toute fleurie et vu d'en haut, cela fait un tapis violent ravissant. L'orage monte sur Bourg St Maurice, est-ce que je poursuis?

    Oui, il est loin, je poursuis sur Bellentre. J'arrive à un pont,  le GR va tout droit! Et tous passent sur le pont pour rester sur un chemin carrossable.Je vais bientot comprendre. Plus j'avance plus le fond de la vallée disparait dans le fond. Descente grandiose pour les cuisses et les neurones,pfff! L'orage est passé mais a laissé sa lourdeur. Ca goutte fort.

    Heu! Terrible cette descente pour rejoindre le fond du fond tout là-bas.

    Jean-Yves

     

  • GR 5 - REPOS DU 05 août Aux Contamines Montjoie

    Grand Beau, 36°

    Me voilà arrivé à Chamonix. Je ne sais pas pourquoi mais dès les premiers jours, le Brévent est pour moi la fin du parcours nord et là, maintenant, je commence le parcours sud. C'est peut-être parce que j'ai passé seize mois à Chamonix quand j'étais jeune. Sur le parcours total des 1600 km, j'en ai fait les deux tiers à peu près.

    Il est vrai que pour moi, la partie qui va se jouer maintenant est la finale. Les dénivelés sont importants mais la mémoire de mon corps se souvient très bien des nombreuses fois où il fut mis à l'épreuve en montagne.

    Aujourd'hui, j'ai passé la journée à Chamonix. TMB ( Tramway du Mont Blanc), Nid d'aigle, Aiguille du midi, Montenvers, la totale. Il y a longtemps que je n'en ai pas pris plein les yeux comme cela. J'avais envie de faire quelques photos, chose faite.

    Demain, je repars reposé avec une envie de plus en plus grande de mettre mes fesses dans l'eau salée de Nice. Les baskets sont prêtes et les jambes aussi, je ne vous parle pas de la tête. Survol au dessus des nuages, altitude 25 000 pieds.

    Demain, le Bonhomme, le col, va voir la couleur de ma transpiration et pas de faux col ni de faux pas.

    Jean-Yves