J-4 Ref. d'Usciolu au Ref. San Pietro di Verde

 

Grand beau avec une brise marine, 22°, 40%, 7h

Réveil habituel a 5h45 pour un départ à 6h30, je profite encore de la fraîcheur du levée du jour, pour quitter le refuge par une montée. Le soleil profite de cet instant pour se lever au dessus de la mer avec ses reflets argentés. Le sillage des bateaux tracent des traits blancs et perturbent le calme serein de l'entendu.

Le Col de Laparo est en vu et les chèvres et les vaches prennent leur aise sur les pelouses d'altitude.

Le chemin passe encore par les crêtes et cela devient sportif. Quand je dis chemin, c'est plutôt des éboulis avec des marches énormes. Je passe d'un côté puis de l'autre de l'arrete, c'est superbe.

A l'arrivée de la Punta Della Cappela 2074m, j'aperçois le Ref. De Prati au loin. Mais je sais que le chemin réserve encore d'énormes surprises. Montée, descentes, escalades... Tout pour faire transpirer à grosses gouttes. Le refuge est grandiose, la vue donne sur la plage de Solenzara et juste devant une énorme esplanade du genre pelouse de green. Mais la visite s'arrête là, car je poursuis au refuge suivant par encore 1h30 de descente...pffff

Jean-Yves

J-3 Ref. D'Asinao au Ref. D'Usciolu

 

Nuages, trois gouttes et 80 km de vent, 28° , 40%, 8h, km un peu plus...

Ce matin réveil avec les poules sans le chant du coq, départ à la fraîche.

Le réveil musculaire est dès le départ, car à la sortie de la tente, 600m de montée dans de gros blocs de granit et sur des dalles de la même matière. Il fait frais et tant mieux car de grosses gouttes coulent de mon front jusqu'à la pointe de mon nez. Je ne les essuie même pas car je pousse comme un âne sur mes bâtons pour avancer.

Mon sac à dos a encore trop de victuailles pour me sentir comme un papillon de rochers en rochers.

Le lever de soleil tarde à arriver, mais je vais faire une croix dessus à la croix du sommet du Monte INCUDINE 2134m car c'est les nuages qui passent à l'horizontale.

Allez vite la descente, ça pèle ici ! C'est plus de deux heures de descente qui m'attendent, avec vers la fin des petits buissons de la garrigue Corse qui me rayent les mollets. Un somptueux pont de singe enjambe le petit ruisseau. Dommage, je ne vois pas Valentine se baigner (lettre à Valentine dans le livre Gr5) et comme il fait pas très chaud, je passe mon chemin.

Un petit bout de saucisson et de fromage avalés, je repars par 4 km de crête très aérienne avec vent d'Ouest. Le passage des minis cols se font pas par avis de tempête car le GR passe d'un côté puis de l'autre. Ça sent pas le moisi et les flatulences partent à l'horizontales, oui je décompresse à force de faire en haut, en bas.

L'arrête est d'une beauté, la mer à droite avec Solenzara et à gauche Ajaccio, le soleil refait son apparition et quelques nuages filent encore à tout allure.

 

Là-bas, le refuge campé sur le versant de la montagne fait son apparition, ça redonne un coup de boost. Bon, de courte durée car plus j'avance, plus le chemin de l'arrête me l'éloigne. Je finis par lui monter dessus, sur la terrasse, des chevaux sont là, et du coup il y a une véritable épicerie à 1805m, génial non?

La cerise ce soir, la douche de la source est chaude comme le tuyau d'arrosage chez vous. La tente et mon matelas n'attendent plus que moi. Zzz

Jean Yves

 

J-2 Ref. De Paliri au Ref. D'Asinao

 

Grand bleu, petite brise, 32°, 45%, 6h30 de marche, 15km

Je me lève un peu avant le soleil car ensuite il fait très chaud.

Ce matin les jambes fonctionnent pas trop mal malgré ce qu'elles ont fait hier. Le démarrage du Gr20 est un peu hard pour des jambes qui n'ont pas tourné régulièrement. De plus avec le sac lourd, la reprise est chaude.

Aujourd'hui même type de balade, vivement que je mange mes cinq jours de rations, je serais plus léger. Dans deux- trois jours, les jambes vont reprendre leur rythme.

Je quitte donc de très bonne heure le refuge pour passer le premier col, et aujourd'hui le programme ce sont : Les Aiguilles de Bavella, par la variante alpine..

           

Parcours très aérien et superbe. Je vois la mer d'un côté puis de l'autre, ça donne envie d'aller piquer une tête. À la fin du GR c'est au programme. Le chemin est assez difficile à certains endroits car il y a de nombreux blocs de granit en travers du chemin. Les marches sont inégales, cela use les guibolles, pffff.

La descente des Aiguilles est très longue et la chaleur se fait de plus en plus présente. Mais au détour d'un virage, un ruisseau et des vasques.

Je tombe les baskets et plouf, un bain revigorant pendant trente minutes mais il reste encore 30 mn pour remonter au refuge qui, du reste à brûler.

Ce soir, vrai bivouac, je vais alléger le sac, je mange tout lol. La douche est prise au robinet de la source et maintenant repos du guerrier.....

Jean Yves 

J-1 de Conca au refuge de Paliri

 

Grand bleu, pas de vent, 30°, 55%, 7h, 14km

Il est 8h40 quand je commence à suivre les traces rouges et blanches du GR. La traversée du village se déroule très bien avec une halte chez la petite épicière, histoire de prendre quelques tomates et pommes. La sortie du village se fait sur la route et c'est une rampe, je goutte, c'est terrible.

Voilà, le départ du sentier, du granit de partout comme les maisons, ici. Le sentier est super bien balisé est il suffit de le suivre. C'est une étape où je ne ferais que de la montée ! bon j'avoue quelques descentes mais, pour une première journée outch !

Je redécouvre mes jambes et surtout mes épaules, je suis lourd car six jours en autonomie complète. Pat assure car juste un peu moins lourde...

La montagne et la mer en parfaite harmonie, c'est fabuleux. Il y a des aiguilles de granit de tous les côtés et là-bas des plages sur fond bleu.

Cette année, l'eau se fait rare et les deux ruisseaux croisés sont presque à secs. Mais il y aura une source à côté d'une ruine qui remplira bien ma gourde. Pas de très grandes pauses car c'est dur de repartir. Un panneau affichant le refuge à une demi-heure me redonne le sourire et Thibault le gardien de refuge au top.

Ce soir douche et lessive à la source, genial !

Jean-Yves 

J-0 Arraggio

Voilà, le bateau m'a déposé ( oui oui Pat est toujours et sera toujours là, mais plus facile d'écrire au singulier, alors pensez que nous sommes deux, lol) à Bastia, par un matin de bonne heure du mois d'août. La mer est bleue, noire à cette heure là, le soleil se lève juste au large de la Corse.

Je pars en voiture le long de la côte car, hier soir, une réponse est arrivée de la bouteille lancée à la mer sur Facebook. Une amie de Pat, Églantine a appelé le frère, de la sœur du cousin du frère de la cousine du grand-père de la tante du beau-frère du cousin d'Églantine. Je suis accueilli par Johanna, Rémi et leur fille Lucie, ils viennent nous chercher à Porto-Vecchio et nous ramènent chez eux, pour la nuit.

Entre temps, visite d'Aleria, un petit village, et Porto-Vecchio en long et en large. La vielle ville fortifiée sur la hauteur de la baie est magnifique et l'eau est transparente à souhait.

Merci à eux pour leur gentillesse et leur hospitalité, et ce matin Johanna m'amène à 5 kilomètres du départ du GR20 qui se trouve à Conca (se dit Conk). Pas le temps de sortir de la voiture, je tend le pouce et Julien, Gardien du gîte de Conca pile et m'embarque dans son mini bus. Il a même la gentillesse de nous offrir le café !

Allez cette fois, il suffit de mettre un pied devant l'autre, mais Pat s'est fait manger une gourde de vélo par un chien. Notre sauveur, l'homme au vélo bleu, Antoine! J'ai demandé à un groupe de vélo cycliste si je pouvais leur acheter une gourde. Antoine l'a gentiment offerte à Pat. Merci Antoine ! On trouve encore des gens sympas. Ce GR 20 commence vraiment sous une bonne étoile.

Allez à cette fois c'est parti.

Jean-Yves