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Le Marcheur Rêveur Holistique - Page 19

  • 16ÈME JOUR : DE VILLERS-SUR-MER À OUISTREHAM

    7h06 de marche, 16°, 91% d'humidité, 32 km, il pleut, oui encore....

    Une heure du matin, cela fait petit moment qu'il pleut mais ce n'est pas grave car je suis sous un hall couvert, rien à craindre. Un toit de maison contiguë donne sur les tôles du toit et une fuite du chêneau lâche une goutte d'eau telle un métronome. Le ronfleur, tu le bouges et tu te rendors, là, toutes les dix secondes, la goutte d'eau fait entendre son chant, bref et puissant sur la tôle. Non, ce n'est pas vrai, ça ne berce pas.


    Je me lève de très bonne heure, et je vais finir les quelques kilomètres de la Côte Fleurie, jusqu'à l´Orne.
    Je suis dans l'eau, sous l'eau, avec l'eau et en plus je bois de l'eau. Je pars du bivouac en MPP, et rentre la tête comme les tortues. Je le vois dix minutes à Caboug pour mieux le voir disparaître et lâcher sur moi des trombes d'eau. J'en ai, j'en ai....Allez, ça va passer.


    La Baie de l'Orne est aussi belle que la Baie de Somme en beaucoup plus petite.
    Je remonte l'Orne, jusqu'au pont qui enjambe le canaux et le fleuve et tombe sur une manifestion de la dernière guerre, de plus une ministre des sport est là.

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    Pierre et Sylvie ( j'espère ne pas me tromper), font demi-tour sur leur moto pour venir me parler. Elle est de Dunkerque, ça aide, rendez-vous pris si les dates concordent à leur club de parachutisme, soit à Coudeville-sur-Mer, soit à Avranches. Je vais faire en sorte d'y être, ça doit faire.

     

     

     

     

    Pour être honnête, j'arrive à Ouistreham avec le soleil, mais le temps de vous écrire quelqu'un l'a déjà chipé.

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    Sans commentaire, comment ils disent ici : la Normandie c'est la région ou il fait beau plusieurs fois par jour...à méditer!

    Hier soir, j'ai reçu un accueil dans le restaurant Le Greenwich à Monique un accueil des plus chaleureux. Mon repas m'a été offert, dont une tarte au pommes flambé au calva...merci Monique.

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    Jean-Yves

  • LA SOMME

    Je laisse la Baie de Somme derrière moi et commence à entrevoir ces falaises de craie jusqu'à Etretat. Je vais découvrir les valleuses et leurs dénivelés, envoûté par la beauté de ces villes et villages, vus dans haut.

    Je serai sans cesse accompagné par les goélands qui longent la falaise perpétuellement. Peut être ne sont-ils qu'une dizaine et se relaient pour me faire croire qu'ils sont des centaines de milliers. Mais leurs cris me signifient bien que la mer est juste là, en contrebas. Grâce à eux, je sais que j'approche de la valleuse suivante car la falaise rejoint la mer presque à pic et à cet endroit, ils font demi-tour ou filent vers le large.


    Chaque fois c'est pareil, je débouche sur les hauteurs de la ville et pendant un instant, j'observe les maisons. Je devrais dire les manoirs.  Il y a énormément de grandes et jolies maisons. Les ardoisiers font des merveilles sur tous ces toits, car ils y laissent leurs marques par de savantes découpes dans les ardoises afin de dessiner des motifs plus beaux les uns que les autres. C'est vrai que pour cela il faut lever un peu la tête et observer tous ces toits.


    Je serai surpris par le relief, non seulement en bord de falaise, mais aussi dès que le GR me fait rentrer dans les terres.

    Des forêts luxuriantes, des cultures partout, notamment le lin qui s'approprie la moindre parcelle de terre. En l'espace de quelques centaines de mètres, c'est le dépaysement total garanti. Une chose étonnante, il n'y a pas de fontaines dans les villages, ils ne boivent pas d'eau ici, c'est ça.


    Je passerai au pied des falaises sur le sable avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, car, à marée haute, la mer lèche les falaises. Bien calculer son itinéraire fait garder les pieds au sec. Les falaises hautes de plus d'une centaine de mètres sont pas très blanches, à part à certains endroits. Les six ou sept mètres de terre qui les recouvrent, glissent pour peindre la toile blanche de traînées de rouge à marron. Les glissades sont visibles jusqu'au sol et je comprends les peintres célèbres qui sont venus jeter à leur tour leurs huiles sur leur toile blanche. Seuls les blocs, jetés à l'eau et lavés par les assauts répétés de la mer, retrouvent cette blancheur des bâtons glissés sur le tableau noir.


    Sur les plages, le sable fin deviendra galets et cela devient moins facile de lever le nez du prochain pas à effectuer. Les valleuses me feront parvenir jusqu'à Etretat, peut être la Tour Eifel de la côte. L'aiguille Creuse et Arsène Lupin, je l'ai devant les yeux, et c'est magnifique! Plein d'autres endroits sont très jolis mais là, je la vois en vrai. Il ne faut oublier l'Arche aussi et un peu plus loin, un trou en forme de serrure qui traverse aussi la falaise. Prendre le temps de regarder, d'imprimer cet endroit dans un coin de la mémoire, souvenirs, cela deviendra.


    Je finirai par un monument, de l'homme cette fois, le pont de Tancarville et aussi celui de Normandie qui sans être naturel nous fait voir que l'homme peut entreprendre de belles choses  mais que le bruit accompagne souvent ses œuvres.

    Je passerai sur la Seine qui paraît bien droite après tous les méandres qu'elle effectue depuis la capitale. Ici, le soleil se couche sur la mer et c'est en disparaissant que je rejoindrais Morphée...

  • 15ème JOUR : DE FIQUEFLEUR À VILLERS-SUR-MER

    7h41 de marche, 15°, 68% d'humidité, 34km, pluie,pluie et rayon de soleil en fin de soirée

    Le temps est encore maussade, ça change pas!  Du coup, je pars d'un bon train pour rejoindre Honfleur.
    Me voilà sur le port d'une jolie petite ville, très charmante, avec de vieux gréements dans le bassin du port.

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    Je prends le temps de visiter un peu, je ne rentre jamais dans les églises, mais là, ça vaut son sac de cacahuètes, grillées et salées. Beaucoup de bois à l'intérieur, et beaucoup d'ardoises à l'extérieur. Il y a aussi les maisons du port, très étroites, deux fenêtres de large sur trois, quatre étages. Bizarre ces constructions, il devait avoir une taxe à la surface au sol. Et un café svp.


    Je poursuis sur la Côte de Grâce et enfin je retrouve la mer avec son sable. Je vais prendre quelques ondées pas piquées des vers.

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    J'arrive sur Trouville-sur-Mer et à mon grand bonheur Deauville est côte à côte. Vous savez quoi, j'ai un rayon de soleil, un vrai, celui qui chauffe la peau, le cœur et tout le reste.

    Je ne peux pas louper le casino, tellement il est gros. Les parasols sur la plage non plus, la couleur ici c'est rouge et bleu.

     

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    Ça y est j'ai retrouvé, la mer sur la droite et les constructions sur la gauche, je te trouverais le Mont St Michel. Oula, devant le lycée André Maurois, deux reporters m'interrogent, deux mille questions à la minutes. Kelly et Justine de la classe ES1 me demandent comme beaucoup si je suis pas fou. Pour elles ce sont les révisions du bac au bord de la plage...révisions!!!


    Je vais prendre pied sur le sable et faire mes derniers kilomètres juste au bord de l'eau de la marée qui descend. Je reprend pieds sur la route à Villers, et je suis accueilli par Corinne et ses parents, cinq à dix minutes d'échange sympathique, bon retour à vous...
    Je commence à apercevoir de plus en plus de véhicules datant de la dernière guerre sur les routes, il doit y avoir quelques chose qui se prépare....

    Jean-Yves



    T'as vu ? Moi aussi j'étais à Honfleur, le port, ces odeurs de croissants, le matin, mais oui, on peut s'en faire un.

     

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    Je ne sortirai pas beaucoup aujourd'hui on est abonnés au MPP. Mais il est bien, il prend le temps de parler avec plein de gens. Sa carcasse, comme il l'appelle, va de mieux en mieux et toujours pas d'ampoules,génial.

    Allez demain, on va à .... euh, euh.... comment ça se prononce çà:  Ouistreham, à tes souhaits oui.

  • 14ème JOUR : DE LA FONTAINE-LA-MALLET À FIQUEFLEUR

    10H00 de marche, 17°, 56 % d'humidité, 45km mais où est le soleil....
     
    Un problème technique doit me faire aller dans un grand magasin de sport ce matin et c'est très gentiment qu'Alain se propose de me véhiculer.
     
     Une fois, mes soucis résolus à Montivilliers, je n'ose pas lui demander de faire les 20km en retournant alors je lui demande de me poser à la Fontaine-La-Mallet la où passe le GR. Dommage pour la campagne Normande elle me verra pas passer dans ce coin-là.
    Là, je rejoins très vite un parc grandiose, avec des arbres magnifiques, je sais que cela va pas durer. Le Havre m'attend. Et me voilà à tournicoter dans les rues et mon sixième sens me dit que je me dirige vers la plage. Ça va pas durer, les balises sont tellement dures à trouver que je me retrouve à faire mon propre itinéraire. Direction le Pont de Normandie, mais je ne trouverai pas si il y a un accès piéton, je continue pour celui de Tancarville. C'est sans compter  que je débouche sur une voie rapide, pffff, tant pis,  pas le choix, je tends le pouce et je ferai les trois kilomètres jusqu'au pont. C'est haut, ce n'est pas large le trottoir. je ne peux pas me tourner de peur qu'un camion me touche le sac. J'ai la brise de la mer et les rafales des camions. Je suis resté concentré tout le long.
    Je rejoins le bord de Seine que je longe un très long moment dans les herbes et les orties plus grandes que moi. Il me faut de l'eau c'est pour cela que je continue. Pas âme qui vive ici. Je n'ai plus mal aux pieds mais les jambes sont lourdes. Ce soir,  une bonne nuit et demain Honfleur.
     

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    Jean-Yves
     
    Je ne trouve pas ça drôle non plus ce parcours. Vivement que l'on retrouve la côte de l'autre côté. Quand il est comme ça, il n'est pas en position de méditer, ça c'est sûr! Il est obligé de sortir  la carte toutes les deux minutes. Mais ça y est ce soir, on est en position de retrouver le chemin...et peut on avoir du soleil du vrai soleil qui agace parce qu'après il fait trop chaud. Là, on prend des coups de soleil et on le voit même pas pfffff....demain on voit des fleurs, non!
  • 13ème JOUR : DE FÉCAMP À GONNEVILLE-LA-MALLET via ETRETAT

    6H32 de marche, 15°, 75% d'humidité, 29km, dénivellation 500m, je ne vois pas le soleil

    Départ de Fécamp au petit matin et je crois que je ne verrai pas le soleil, il y a encore cette couverture nuage-brumeuse, il faut faire avec je n'ai pas le choix.


    Allez ce matin, j'attaque les valleuses, une part une, je vais les avaler, toutes plus belles les une que les autres. À une époque, la vie parisienne se déplaçait dans de charmantes demeures, des vrais manoirs dans les valleuses de bord de mer. Elles étaient côtoyées par Delacroix, Manet, Monet, et plein d'autres, c'est le fief de Guy aussi, mais si vous le connaissez, Maupassant.

    À la Valleuse du Curé, je continue sur la falaise et au loin se dessinent des falaises que j'ai déjà vu en photo. Je vois au loin la flèche qui indique la direction de NY, la direction qu'ont prit, les aviateurs, Ningesser et Coli.

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    Ça y est, je suis au dessus d'Etretat, et je vois l'Aiguille, mais je n'ai pas vu Arsène. Il y a énormément de monde ici, c'est une destination touristique prisée.
    Je prend le temps de manger mon casse-croûte sur la plage avec le soleil qui essaie de percer.


    Je monte sur la Porte d'Aval, et accompagne Vera et Éric pendant un long moment, viendront-ils randonner en Savoie?...Merci pour ce moment délicieux, c'est aussi pour cela que je marche.


    Je regarde en long et en travers cette falaise sublime de la côte d'Albartre, ha! la craie, le crissement sur le tableau...l'eau transparente toute en bas...rêveries...

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    Juste avant le Cap d'Antifer, le chemin tourne à gauche, direction le bocage Normand. Je vais tomber nez à nez avec Alain, qui cherche quelques conseils sur la marche Nordique, il est bien tombé. Du coup, je suis invité à dormir chez lui ce soir....oui, là je suis en train de goûter le calva...

    Jean Yves

     

    Oh! Oh! Pas trop je sais que tu conduis pas, mais la marche à pied, il faut aussi avoir toute sa tête.

    Il est un peu maussade ce matin, un peu comme le temps, il rêve de se chauffer les os, c'est dedans qu'il commence à avoir froid. La bestiole, elle va pas trop mal, il se plaint pas en tout cas, son sac est un peu lourd car hier, on a dévalisé une superette, trois jours d autonomie, ça pèse.

    Allez demain, je traverse la Seine, déjà...