GUADELOUPE : 12EME JOUR

Alors, si on te propose de faire le tour de la Guadeloupe en vélo, méfie-toi! Sur Grande Terre, pas trop de soucis, deux, trois côtes. Mais attention  Basse Terre, choisis bien ta roue libre. 

Aujourd'hui, j'ai fait le tour de la moitié Nord de Basse Terre et je suis revenu par la route traversière. Il n'y a pas une once de route plate, ça monte, ça descend, mais ce qui surprend, c'est la raideur. Des rampes qui s'enchainent a plus de 15%. C'est incroyable mais je suis le relief, très découpé de la côte de l'île. Je me crois sur les routes de Haute-Savoie. 

Je fais une halte a Sainte Rose pour aller faire une petite randonnée : Le saut des 3 cornes. Je rentre dans la forêt équatoriale, tout est démesurément grand. Je patauge dès les premiers mètres et il vaut mieux mettre les deux pieds dans la première flaque, comme ça c'est fait. Plus besoin de faire attention où je mets les pieds. 

Je monte et je glisse, je traverse la rivière Moustique et arrive au Saut. Jolie petite cascade, avec son eau claire et fraiche. La vue se limite a quelques mètres, très vite bouchée par la forêt. L'ouie est en alerte car, il y a énormément de bruits. Des sifflets, des cris, des cricris... Le goût sur la langue, il s'installe cette humidité qu'il règne partout.

L'odorat est perturbé par cet environnement mais je ne sens aucune senteur particulière sauf une très mauvaise odeur de bête en putréfaction qui arrive  mes narines. Je finis ma randonnée par une douche a la fontaine de Sofaïa. Je prends une douche a l'eau souffrée. C'est bon pour les rhumatismes, il parait...

Je rejoins la plage de l'Anse Tillet et surprise, on a tous le même maillot de bain. Enfin pas longtemps car, je vais manger, me baigner seul sur la plage. Je repars sur la route en dos de chameau pour aller boire un coup a Deshaies, puis je passe a Pointe Noire avant de prendre la Route Traversière. C'est une route qui coupe la Basse-Terre d'Est en Ouest. 

Je m'arrête a la cascade aux écrivisses pour deux, trois photos et je rentre sur Pointe a Pitre. 

Dans les magasins, ici, le Madras est partout. On dirait de l'écossais décoloré...lol... La rentrée sur le Gosier, bof! Tous les matins et tous les soirs, cela ressemble au périphérique parisien. C'est vrai, une seule route et tous les jours, les travailleurs qui l'empruntent. He! oui bouchon matin et soir... Demain, je déménage encore, chez un autre ami, face a la mer, je serai...

Ce soir, repas avec Jocelyn et ses amis, grillades et rhum....

GUADELOUPE : 11ème jour

Aujourd'hui, première fois que je change d'ile, je vais sur Basse Terre. Je ne savais pas mais la mer passe entre les deux iles, tellement étroit que l'on pense qu'elle ne fait qu'une ile.Et c'est sur un pont que je passe de l'une a l'autre.

Je vais  a la pointe, le plus au Nord, la Pointe Allègre. Je vais directement a Anse Tillet me baigner. La plage est toute petite, encadrée par deux falaises. D'ailleurs, c'est a pied que je descends par le chemin pour la rejoindre.

Les vagues sont de la même puissance qu'a Hossegor (Landes). Je reste dans l'eau a jouer avec elles pendant deux heures. Un coup de bronzette pour finir et je reprends la visite en rentrant. 

La plage de Clugny est la plus longue que j'ai vue pour le moment, pas très large mais d'une bonne longueur. 

Je file a Sainte Rose, j'ai faim. Je dégote une cabane où la tenancière me raconte qu'elle joue dans dans tous les casinos qu'elle rencontre... Je mange un cours bouillon de poisson : un vivano, avec du riz créole, adouci au potiron. j'ai arrosé le riz avec la sauce du poisson, je m'en lêche encore les doigts.

Il est 15h, je rentre, la nuit est dans deux heures. Je croise énormément de champs de cannes a sucre et de rivières. C'est vrai qu'ici ils ont deux sources qu'ils mettent en bouteille ( Matouba et Capés).

Je m'arrête a la Marina pour manger mon dessert : une coco glace...

GUADELOUPE : 9ème et 10ème jour

Voila une journée tranquille, j'en profite pour travailler sur le livre du GR5. Je rends ma copie au retour et ensuite direction imprimeur.

Je mange des boudins antillais juste épicés comme il faut pour moi. Et je continue de croquer a pleines dents dans les morceaux de canne  sucre que je sors du frigo.

Je fais un break et je pars me baigner a la plage de St Félix. Le courant dans l'anse est tel que je nage a 20 mètres de la plage en parallèle et je n'avance pas. Je prends deux points de repère et pendant un long moment, je nage a contre courant. Retour au travail et ce soir, colombo de porc. Encore un plat acheté au bord de la route. Les épices et la façon dont il est cuisiné me le font fondre sur la langue, agrémenté d'un ananas au dessert avec une part de gâteau au coco, un café et au lit.

Demain, Hocelyn, mon logeur, m'invite au repas dominical de sa troupe de carnaval, Mas a Wobe (maison a Robert) avec répétitions a la clé. Il faut juste que j'amène une bouteille.

J'arrive vers 11h30 et je suis accueilli par Loulou (Jocelyn). Installé auprès de ses amis, très vite un Ti punch dans la main et du créole de tout côté. Les tambours se mettent a résonner juste après le partage du repas. Je mange du ragoût de queue de cochon, du poulet boucanné, du riz, je gopute au colombo de poulet agrémenté d'un rhum  69°n Pffff, ouah!!!! et beaucoup de sucreries pour le dessert, bonbons, pâtes de fruits.... heu, pendant tout l'après midi...

Les tambours prennent leur rythme, plus d'une vingtaine en même temps. Un ou deux gros pour la mesure et tout un tas de grosseur différente. Quelques maracas et un cylindre métallique que l'on frotte avec une espèce de fourchette en métal et le tour est joué. On rajoute une voix l-dessus et on danse au rythme du carnaval. 

Ca joue, ça mange, ça boit, ça danse tout en même temps. Une ambiance de feu et de rires. Partout où je regarde, le rire est l, c'est génial. Le carnaval est de janvier a mars...

GUADELOUPE : 8ème jour

Hier soir, marché nocturne  Ste Anne. Je croque pour la première fois dans un morceau de canne a sucre. J'achète un colombo de poulet et un feuilleté au lambi (un gros coquillage magnifique).

Je prends aussi des noix de muscade encore dans leur coque, une part de gâteau au coco pour 2€, je peux faire quatre quatre-heure...lol! Ce sont des personnes comme vous et moi qui viennent vendre leurs produits et je m'en tire pour par cher...

La mousson est arrivée sur la Guadeloupe. Ce matin, je traine un peu chez mon ami Jocelyn, un ancien para de Pau. Vers 11h, je démarre pour Anse Bertrand, c'est le village le plus sec et le plus ensoleillé de l'île, de plus c'est la où il y a un spot de surf.

J'arrive  la plage de la Chapelle, c'est l que je me baigne au retour. Je démarre par l'Anse Fontaine, un joli sentier carrossable au bord de la mer. Le sable côtier est remplacé par un un platier en roche volcanique très plat. La mer vient se fracasser dessus. 

J'arrive sur une anse naturelle dont je dois faire le tour, un gué a passer pour poursuivre le chemin de l'autre côté. Je suis toujours cette plage en roche volcanique rigide et un grondement vient du dessous. C'est creux dessous, et la mer jaillit par des trous naturels.

Avant d'arriver a la Pointe Plate, d'un seul coup, tout change. Je suis dans la mangrove et de nouveau, c'est du sable. Je rejoins la Pointe Plate, la où hier, j'avais fait demi-tour. A gauche, a droite, devant, derrière, sauf au dessus de moi, il y a de gros nuages tropicaux. J'arrive a la plage de la Chapelle sec de pluie mais mouillé de transpiration.

Je profite de la plage, bois un café a la cabane, il est suisse, le proprio, PTDR... Il est rigoolooot.. et l'averse qui arrive me rince du sel que j'ai sur la peau...

Il est 16h30, je file au cimetière de Morne a l'Eau. Déja quelques bougies allumées, toutes les tombes sont recouvertes de carrelage noir et blanc. Noir pour le deuil et blanc pour la vie, ça ressemble un peu au Ying et Yang...

Je mange dans une cabane pour attendre la nuit et surtout pour me mettre a l'abri car je vois un gros nuage arriver. L'averse a cessé au bout d'une heure et les bougies se sont rallumées, c'est féerique. Je fais quelques photos et discrétement, je m'éclipse. Laissons-les honorer leurs morts dans la joie...

Putain, je viens de faire un bond! Un scolopandre vient de sortir sur la table sur laquelle je suis en train d'écrire, le coeur  200 oui... certains sont mortels et les autres, c'est hyper douloureux... Un Vieux Rhum....

GUADELOUPE : 7ème jour

Ce matin, le temps est aux pluies tropicales mais je profite d'une fenêtre météo pour rejoindre Port-Louis. Je vise l'Anse du Souffleur et plus précisément la plage du Souffleur. C'est là que je me baignerai au retour de la randonnée.

Je commence sur une piste et très rapidement, je longe un cimetière. C'est une vrai fourmilière car ils préparent la fête des Morts. Ici, point de recueillement triste et pesant, c'est la fête. Au programme, musique, éclairage, rhum pendant deux jours. C'est prévu pour demain soir au cimetière de Morne à l'Eau.

Je continue sur la piste et je longe l'océan. Je navigue entre la plage et la mangrove, l'humidité ce matin avoisine les 90%, mais par chance pas de moustiques. De temps en temps, l'odeur de la mangrove me chatouille les naseaux, cette fameuse odeur de fosse sceptique.

Du côté plage, juste deux, trois mètres de sable, ensuite un platier et le récif coralien. L'eau est transparente et affiche 25°, quoi vous dire? qu'elle est bonne.... Non, elle est divine...interdit de se mettre en colère : désolé!

Le chemin de sable est constellé de trous qui ressemblent à des mini-terriers, il ne faut pas faire de vibrations avec le sol pour observer une multitude de crabes rouges. Dès que je bouge ou je marche vite, ils se précipitent tous en même temps au fond de leur trou.

Je croise aussi beaucoup de Thierry avec leurs coquilles disparates. Ah oui! Pardon, c'est Bernard l'Hermite. Je pensais qu'ils vivaient dans l'eau mloi. Eux aussi doivent être sensibles aux vibrations car je les vois rentrer dans leurs coquilles bien avant que je sois sur eux. Ce qui est étonnant, c'est de voir qu'ils piquent n'importe quel habitat pour se loger. 

Je dépasse la Pointe d'Antigues avec sa petite chapelle, ou quelques bougies vacillent à l'intérieur. Je longe toute l'Anse Fontaine, je fais demi-tour. Le tonnerre gronde sur Basse-Terre. Je croise quelques promeneurs qui transpirent autant que moi, je ne suis pas le seul, ouf!

Je profite de la plage du Souffleur pour prendre un bain, je nage cent mètres vers le large, ce n'est que du sable, pas besoin de nouilles aux pieds...

Une averse tropicale me rejoint pendant mon bain et j'en profite pour me rincer à l'eau douce. J'attends la fin de l'averse pour rentrer et ce soir, je vais au marché nocturne de Sainte Anne.

Recette pour me rejoindre :

Un bain chaud à 25°, un kilo de gros sel dissous dans l'eau, un ou deux coquillages sur le bord de la baignoiree, la lampe allumée même en plein jour, un pot de yaourt vide sur chaque oreille pour entendre la mer, fermez les yeux et laissez vous bercer... Oui, moi, je garde les yeux ouverts...