J-10 Ref. Tighiettu au Ref. Ascu Stagnu

 

Grand beau, 22°, 45%, 8h

 

Je quitte toujours à 6h30, le refuge sur son promontoire, et j'entame une toute petite descente de 5 minutes, avant de faire mes mille mètres de dénivelé. 

Ça y est c'est parti, pas de transition, ça monte de suite. Le soleil est encore caché derrière la montagne, et c'est très bien. La pente est raide, malgré une cadence de 300m de dénivelé à l'heure, je monte de 450m/h. Ca monte vraiment tout droit, et, je dois mettre aussi les mains quelques fois. La fin de la montée jusqu'au Col du Capu Fallu se termine dans un super pierrier, hard la fin, je débouche avec le soleil mais le vent frais me saisit.

 

 Je bascule , c'est bien le mot, de l'autre côté du col, par une descente traversée, pour rejoindre les pentes du MONTE CINTO 2706m, le point culminant de la Corse. Ce n'est que pierre, pierre et pierre pas une once de végétation.  Le paysage est superbe, je vois même l'île d'Elbe, l'Italie, de l'autre côté c'est Calvi, et aussi le barrage de Calacuccia. La montagne et la mer, mariées pour la beauté du paysage.

Je regarde en bas, mille mètres plus bas, et je vois le refuge...la descente va être terrible, car c'est vertigineux.

Je commence, et je croise ceux qui font le GR 20 du Nord au Sud. Pas très évident, pour eux de monter par là et pas très évident de descendre par ici, pour moi. Ça va du pierrier, à la dalle, à l'éboulis, à la "désescalade", à la chaîne qui est fixée au rocher, tout s'enchaîne, se répète et ça n'en fini plus. J'arrive sur un petit ressaut et, je pense que le chemin va devenir agréable. Hé ben, non !  jusqu'en bas, il va venir me faire plier les genoux, amortir ses ressauts, tourner, virevolter, c'est interminable. Je croiserai bien quelques vasques mais, je pense plutôt à planter ma tente.

Le refuge je le trouverai au bout du chemin qui remonte légèrement. Une des étapes les plus technique et physique du GR, à mon avis .....Zzzzzz

 

J-9 bergerie de Radule au Ref. Tighiettu

 

Nuageux, du vent, 18°, 55%, 5h30

 

Je quitte la charmante bergerie juste un peu avant 7h00, pour bien laisser reposer l'omelette d'hier soir.

   

Je pars derrière les chèvres qui quittent leur lieu de repos, pour rejoindre à travers les rochers leur lieu de nourriture. Elles reviendront ce soir toujours accompagnées par les chiens,  qui les protègent des dangers éventuels planant sur leurs cornes.

Le chemin monte légèrement à travers un vallon,  où de nombreuses vasques pourraient me servir de piscine. Il est légèrement tôt pour la baignade, et, la température de l'eau n'est pas des plus chaude.

A l'étage montagnard où les pins s'arrêtent, je débouche sur des pâtures, où une vieille bergerie subsiste. Les pins sont magnifiques avec leurs troncs énormes et leurs branches peu nombreuses. Leurs sommets semblent être sectionnés et leurs donnent une forme aplatie.

Je distingue, là haut, le plus haut refuge du GR 20, le Refuge Ciuttulu di I Mori, 2000m d'altitude. Le temps de boire un café, avec une vue sur le sud de la corse très très lointaine, magnifique...Mais, les nuages commencent à s'accrocher au relief et, la couleur passe du blanc ou gris, voir gris très sombre. Un peu de pluie est annoncé.

C'est pour cela que l'arrêt sera de courte durée, arriver avant la pluie, est souvent des plus agréable.

Le départ du refuge se fait encore par une montée, tous les départs des refuges se font en montée !!! Le col est vite atteint et le deuxième lui aussi par une descente agréable. Mais là, les choses se compliquent, d'un seul coup ce n'est plus une descente, c'est un plongeon vers le bas. Les marches deviennent des sauts et voir même de la "désescalade" légère et toujours dans le granite. Les genoux souffrent beaucoup mais, bientôt c'est du plat....à la Corse !!! Quand on vous dit c'est plat, en fait on monte et descend en permanence...

La bergerie en dessous du refuge est enfin en vue, un petit casse-croûte avalé, c'est le refuge qui est en vue, le temps menace. Le dernier raidillon est abrupt, mais la pluie n'est pas là. La tente est vite montée,  et hop à la douche. L'eau de la douche est chauffée par le soleil, sur l'arrivée d'eau. Mais, aujourd'hui, les nuages ont vite pris le dessus. Je vous laisse deviner, la douche est froide....allez c'est l'heure du repos du guerrier...

Jean-Yves

 

J-8 bergerie Stazzi di a Vaccaghja à la bergerie de Radule

 

Grand beau, du vent, 13° le matin et 26°, 50%, 5h

 

Ce matin, le bivouac, petit déjeuner en 35 minutes, les automatismes commencent à être rodés.

Je pars de la bergerie en petite montée à travers un paysage qui ressemble aux montagnes de Barcelonnette (04). Peu de végétation, peu d'arbres, mais, quand même de bovins dans le Pozzine, en-dessous de la bergerie.

Hier, quand je suis arrivé, j'ai traversé le Pozzine, où il y avait une vache couchée au beau milieu. Dans la soirée, à mesure que le soleil se couche, des vaches arrivent de partout, une par une. Elles seront un peu plus d'une cinquantaine sur leur lieu de bivouac. Avec les quelques chevaux et ânes, le décor est pas mal.

Je remonte une vallée assez plate jusqu'au Lac de Nino, où le soleil commence à m'inonder de ses rayons pas encore très chauds. Dans le ciel, des nuages lenticulaires deviennent orange sous ses coups. 

Le Lac de Nino, très sombre à cette heure est bordé de marais et, à priori, de roseaux à certains endroits. Le tour du lac est plat, bordé d'une pelouse très rase et grasse qui l'entoure. C'est très reposant ici.

Je quitte le lac avec le soleil dans le dos, par une petite montée jusqu'au col Bocca à Reta 1883m, où je prends le vent froid, en pleine face. Allez, grande descente vers le Col St Pierre 1452m, où je rencontre beaucoup de monde en ballade à la journée. Je rentre dans la forêt et c'est à l'ombre que le chemin, très agréable, m'emmène au Col de Vergio. Petit passage à l'épicerie, et pause repas au soleil, allez !  il reste une heure pour arriver à la bergerie.

 

C'est une petite maison de pierres, accrochée à la montagne, avec des tables en fer blanches et des chaises bleues ciel, Et hop ! un p'tit coup à boire. Ce soir, le bivouac est là...

Jean Yves 

J-7 Ref. Petra Piana à la bergerie Stazzi di a Vaccaghja

 

Grand bleu, un peu de vent, 24°, 55%, 6h20

Le départ à 6h30, se fait dans la foule tellement il y a de monde à ce refuge.

Dès le départ il faut enclencher le 4x4, la montée est rude et se fait toujours avec de grosses marches de différents niveaux. En plus, pas de lacets, c'est tout "dret dans le pendu", pas le temps de réfléchir.

Je suis encore à l'ombre pendant la montée et, le soleil me cueillera à l'arrivée sur l'arête. Mais là, je gagne encore car, je repasse à l'ombre de l'autre côté.

La montée dans les éboulis se poursuit et je vois au loin les plages qui me tendent les bras. J'ai attaqué la partie nord du GR et, c'est devenu beaucoup plus aride.

Toujours du granit de partout, et cette poussière marron qui passe à travers les chaussures et les chaussettes, pour colorer les pieds d'un joli brun. Heureusement, que les douches sont fonctionnelles, enfin hier soir trop de monde donc moi à la source, la douche ! J'ai de la chance l'eau était plus chaude qu'à la douche.

À l arrivée du Col de la Haute Route, un, puis deux lacs de montagne, font leur apparition : le Melo et le Capitello. À cette heure matinale, l'eau est d'un noir profond. Sa couleur va changer, au fur et à mesure que le soleil se lève et que je tourne autour. Enfin, j'essaie de les regarder car la descente est aussi "dret dans pentu". Cela m'empêche pas de voir quelques truites qui gobent à la surface, argggg ha, ma canne à mouche. Je saute d'éboulis en éboulis, en montant, en descente pour arriver sur le Col Bocca Soglia 2050m. Et là, tout là haut, je repère des randonneurs sur la Bocca a le Porte 2220m, une superbe brèche ouverte, dans un superbe muraille. Mais là, pour le moment un troupeau de brebis et ses béliers me croisent sur le chemin escarpé. Comme dit Pat, elles sont jolies, car elles ont le poil long, lisse et non frisé. J'essaie de ne pas les effrayer, et elles passent à gauche et à droite.

C'est pas tout, c'est là haut que je vais, et, d'éboulis en éboulis j'arrive à la brèche. Il y a un petit passage avec une chaîne. Un petit bout de saucisson sur le pouce, et il faut attaquer la descente et je la sais longue jusqu'au Ref. De Manganu.

Mais avant j'apprivoise un choucas corse avec un peu de viande.

Je vais croiser des petites vasques, d'un magnifique petit ruisseau qui descend de la montagne à cheval....heu...! non, juste dans son lit. Le refuge est juste là, une assiette de charcuterie corse avalée, je file sur la Bergerie, lieu de mon bivouac cette nuit. Noël, le berger a aménagé sa bergerie en un espace génial, et ses chevaux pâturent aux abords directs. Les chevaux, juste sa passion, et son boulot les chèvres et le fromage....

Allez ! ce soir, veau corse aux olives et fromage...bon appétit à vous.

Jean Yves