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NORD ET PAS-DE-CALAIS

Je n'ai jamais franchi la ligne au dessus de Paris, à part une ou deux fois très rapidement. C'est pour cela que je suis là aujourd'hui. J'aime bien voir de mes propres yeux afin de me faire ma propre opinion.

Je suis arrivé à Dunkerque, dans une gare sortant de l'ordinaire. Je descends du train, je suis à l'air libre, pas de toits, je regarde à gauche, je vois la mer. Si un jour, le conducteur s'endort, c'est dans l'eau direct.

Il fait pas très beau et le vent qui me caresse les bras n'est pas très chaud et les nuages vont, j´en suis sûr, faire quelques caprices. Je rejoins, par un chemin de sable frais, l'endroit où le GR 120 franchit la frontière belge. Je ne peux pas penser à Papa qui adore les vraies frites.

J'y suis, mais où, ne suis-je encore pas fou de me lancer jusqu'au Mont St Michel. Si sûrement un peu, mais ma folie est douce, juste à mettre un pied devant l'autre et essayer de savoir où je vais.

Le reste n'est que plaisir, ouvrir les yeux et regarder ce que m'offre l'endroit où je suis. Écouter cette nature vivre, les animaux qui communiquent entre eux, les surprendre dans leur quotidien. Sentir, tout ce qui est capable de révéler à mes narines une senteur même éphémère. Quand je mélange tout cela, je ressens...je me fonds dans cette nature qui m'accueille les bras ouverts. Je hume et profite de tout cela.

C'est ici que j'ai vu les plus grandes plages dans la distance mer-littoral, je comprends l'engouement pour le char à voile, l'espace est grandiose, empreint de liberté dû à l'immensité non palpable du regard. Les distances sont tellement grandes que mon œil, pourtant exercé, n'arrive pas à évaluer la distance.

Je verrai aussi, pour la première fois, le soleil se lever dans la mer. Oui, sur l'île de Ré, je l'ai vu mais sur l'Atlantique. Je marcherai sur la plage et ma boussole affichera plein ouest, un peu déconcertant au début.

On essayera de me faire éviter les zones industrielles. Ça fume, ça sent mauvais, c'est bruyant, mais c'est aussi ça la France. Et même, si ce n'est pas franchement beau, il est quelques fois où c'est impressionnant de technologie.


La côte d'Opale et son Cap Gris Nez, là où la cote de la France oblique plein sud. J'ai eu, cette fois, de la chance d'être sous régime d'orage, car c'est là que sont les plus belles lumières : le gris des nuages marié au rayon du soleil, fait ressortir l'émeraude de l'eau. J'ai la sensation d'être en Polynésie tellement les couleurs ressemblent au photos des magazines. J'aimerais prendre mes huiles et en deux, trois coups de couteau, imposer sur ma toile cet enchevêtrement de couleurs sublimes et tellement bien rangées.

J'ai eu un peu peur que le chemin sur la plage soit monotone, il n'en est rien, toutes les deux minutes, un changement s'opère. On ne sait jamais comment, ni par où il arrive, mais chaque moment est unique. Mes photos ne sont que des empreintes d'une fraction de seconde, alors je mitraille...d'ailleurs nombreuses sont les constructions en bord de plage, et forcément pour moi, une pensée à ce qui c'est passé ici.


Il me faut terminer, par la Baie d'Authie, c'est une sensation d'être sur une île qui avance avec ses pas. Je passe de la plage immense à, d'un seul coup, de l'herbe verte et une végétation très rase mais abondante. Je ne sais plus si c'est l'eau salée qui domine ici. Le sol est spongieux et pleins de méandres subtilement posés à terre, ce qui rend mon itinéraire chaotique mais tellement vulnérable aux beautés de chaque virage. Je marcherai souvent dans des flaques d'eau car mon regard est accroché en permanence par ces tableaux en file indienne mis en évidence par cette nature.

Je vais m'endormir en me demandant si, avec le soleil, tout aurait été sûrement plus chaud mais peut être pas beau....

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