Le Marcheur Rêveur Holistique

4h30 de marche,  20°,  80% d'humidité,

 il pleut.

 Voilà, je suis déposé à la frontière Belge par Franck, taxi numéro 39 de Dunkerque. Merci à lui, qui par son geste à contribuer à me faire garder le sourire, malgré l'orage qui tonne.

Je pars rejoindre l'arrivée du GR 120 qui traverse la frontière un peu plus loin et bingo. Je fais trois pas et j'ai les baskets remplies de sable, cela me cale les orteils. C'est un chemin qui traverse la dune et le voilà qui apparaît devant moi.

À droite, la Belgique, à gauche la France et devant la mer du nord. Pour cette fois, je ne m'attarde pas, je sais pourquoi je suis là : marcher jusqu'au Mont St Michel, une marche que je partage avec le Lysosome.

Allez,  c'est parti pour environ 1000km, je suis déjà dans le sable mou, ça promet, je me met en MPP, pour ceux qui n'ont pas suivi le GR 5, c'est le Mode Poncho Parapluie, il pleut, normale quoi.
Ça y est, je la sens d'abord avant de l'entendre :  la mer se dévoile à moi, à droite la plage à perte de vue ainsi qu'à gauche, pour moi c'est à gauche.

Je suis au Nord du Nord au plus au Nord du nord de la France: en haut quoi. Face à moi l'Angleterre, eh ben non. Sur la côte atlantique, l'Ouest est face à la mer, mais ici, c'est le Nord, je n'ai pas l'habitude et l'Angleterre est face à moi quand je marche plein ouest : sortez carte et boussole.

J'attaque dans le sable et cherche là où il est le plus dur, et sous mes pieds, ça craque comme des biscottes, je marche sur des milliers de coquilles de couteau, c'est impressionnant.

J'arrive à Bray-Dunes, la ville la plus au Nord de notre France et là, ça ressemble à Hossegor au mois de janvier. Tout est fermé.  Je pensais m'arrêter là, dommage. Je quitterais la plage pour parcourir la réserve naturelle de la dune Marchand, ferais des zig et des zag avant de retrouver la plage jusqu'à Dunkerque.

De nombreux blockhaus jonchent la plage et ils sont décorés par de jeunes âmes en recherche artistique...
Depuis un moment une odeur qui doit venir de l'industrie me chatouille le nez. Je découvre une promenade bétonnée et tout au bout là-bas, des torchères qui brûlent dans le ciel noir qui déverse son trop plein. C'est la zone industrielle de Dunkerque, ça fume, ça brûle et ça pue.
Je vais faire cinq km sur la promenade avant de rentrer dans un bar pour me sécher.

Jean Yves

PS : Qu'en penser : un panaché à Paris : 4,60€ - un panaché à Dunkerque : 2,80€

Voilà, je suis à la gare de Dunkerque.  Il fait gris, mais il a décidé de me prendre avec lui. Il m'a fait les gros yeux quand il m'a découvert mais après un top dans la main, je pars avec lui : génial!

Ça y est, j'ai mis les pieds ds le sable!  C'est chouette, euh pour moi par pour lui! Il doit vider ses baskets souvent, pas moi je suis pieds nus. Il a râlé un peu aussi dans la réserve car on n' a pas arrêté de faire des allers retours. Il a fait plein de photos malgré la pluie car avec le poncho, c'est pas facile mais je vois bien qu il a l'habitude. Je ne sais pas ce qu'il faisait avant de marcher mais je le sens confiant. Je le vois entrain d'écrire et je crois qu'ensuite, on part pour la recherche d'un abri. À demain.